La scène politique provinciale de la Mongala vient de vivre un séisme institutionnel sans précédent. Le vice-gouverneur Cédric Ayaka Kuma a été brutalement déchu de ses fonctions par l’assemblée provinciale, lors d’une plénière qui restera dans les annales de la jeune institution. Par un vote massif de 19 députés provinciaux, la motion incidentielle a été validée, scellant le destin politique de l’un des plus hauts responsables de l’exécutif provincial.
Les accusations portées contre Cédric Ayaka Kuma révèlent une affaire aux multiples facettes : escroquerie, abus de confiance et usage de faux en écriture constituent le lourd passif qui a précipité sa chute. La motion incidentielle, procédure parlementaire aussi rare qu’efficace, s’est appuyée sur une décision judiciaire préalable déclarant vacant le poste de vice-gouverneur. Cette intrication entre pouvoir judiciaire et législatif soulève d’importantes questions sur l’équilibre des pouvoirs dans la province.
La communication de l’assemblée provinciale de la Mongala a été sans équivoque : les preuves accumulées contre le vice-gouverneur destitué justifiaient une intervention rapide et décisive. Comment un tel délitement de la confiance publique a-t-il pu se produire au plus haut niveau de l’exécutif provincial ? La gravité des accusations laisse perplexe sur les mécanismes de contrôle prévus pour prévenir de tels dérapages.
Contacté à Kinshasa où il effectuait un déplacement professionnel, Cédric Ayaka Kuma a manifesté sa surprise face à cette destitution foudroyante. Son silence officiel concernant les accusations spécifiques et la procédure judiciaire invoquée interroge. Un haut responsable politique peut-il légitimement ignorer les procédures engagées contre lui ? Cette attitude contraste étrangement avec la gravité des faits qui lui sont reprochés.
L’épisode de cette motion incidentielle dans la province de la Mongala dépasse largement le simple cas personnel. Elle révèle les tensions sous-jacentes qui traversent les institutions congolaises, tiraillées entre impératifs de bonne gouvernance et réalités politiques complexes. La destitution du vice-gouverneur pose une question fondamentale : les mécanismes de contrôle des élus sont-ils suffisants pour garantir l’intégrité de la gestion publique ?
La convocation d’une élection partielle pour pourvoir au poste désormais vacant ouvre une nouvelle séquence politique incertaine. L’exécutif provincial devra composer avec une assemblée manifestement déterminée à exercer son pouvoir de sanction. Cette affaire d’escroquerie en RDC pourrait bien marquer un tournant dans les relations entre exécutif et législatif au niveau provincial.
Les conséquences de cette destitution risquent de dépasser le seul cadre de la Mongala. Elle pourrait inspirer d’autres assemblées provinciales confrontées à des situations similaires, instaurant une nouvelle dynamique de redevabilité politique. La balle est désormais dans le camp de la justice pour déterminer le bien-fondé des accusations, tandis que la classe politique observe, consciente que nul n’est à l’abri d’un tel scénario.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net
