La situation sécuritaire dans le territoire de Mambasa, au sud-ouest de Bunia en Ituri, a connu une tension inhabituelle ce week-end. Des militaires ougandais déployés dans le cadre des opérations conjointes ont manifesté leur mécontentement samedi 16 novembre. Leur protestation violente a provoqué deux jours de psychose générale avant que les activités socio-économiques ne reprennent normalement ce lundi 17 novembre.
Qu’est-ce qui a poussé ces soldats alliés à recourir à de tels moyens de pression ? Selon plusieurs sources concordantes, les militaires ougandais stationnés à Babungbe réclamaient le paiement de plusieurs mois de soldes impayées. Leur frustration s’est exprimée par des tirs multiples en l’air, créant un climat d’insécurité immédiat dans cette zone déjà fragilisée.
Les détonations soudaines ont semé la panique au sein de la population civile. Dans une région régulièrement confrontée à la menace des rebelles ADF, les habitants ont d’abord cru à une nouvelle attaque. La confusion initiale a paralysé les mouvements et les échanges commerciaux, particulièrement sur l’axe stratégique Mambasa-Lolwa. Cette artère vitale, située à environ 40 kilomètres de Bunia, a connu des perturbations significatives pendant quarante-huit heures.
Comment une telle situation a-t-elle pu se produire dans une zone sous contrôle militaire conjoint ? L’armée ougandaise (UPDF) participe effectivement aux opérations de sécurisation aux côtés des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Leur mission commune : neutraliser la menace des rebelles ADF qui persistent dans cette région frontalière. Pourtant, cet incident met en lumière les défis logistiques et administratifs auxquels font face les troupes déployées.
La reprise progressive des activités témoigne d’un retour au calme relatif. Les marchés ont rouvert, les transports ont repris et la population semble avoir surmonté sa psychose initiale. Cependant, cet épisode soulève des questions fondamentales sur les conditions de déploiement des forces alliées. Les retards de paiement des soldes des militaires ougandais pourraient-ils compromettre l’efficacité des opérations conjointes contre les ADF ?
La situation sécuritaire dans l’Ituri reste précaire malgré la présence des forces combinées FARDC-UPDF. Cet incident à Babungbe rappelle cruellement la fragilité du contexte sécuritaire. Les populations, déjà éprouvées par des années de conflit, demeurent en état d’alerte permanente. Leur réaction immédiate aux tirs des soldats ougandais illustre leur traumatisme collectif face aux violences récurrentes.
Les opérations conjointes continuent-elles dans de bonnes conditions après cet événement ? Les autorités militaires des deux pays doivent maintenant gérer cette crise interne tout maintenant leur pression sur les groupes armés. L’équilibre est délicat entre le maintien de la discipline parmi les troupes et la poursuite des objectifs sécuritaires communs.
La région de Mambasa, comme beaucoup d’autres zones de l’Est de la RDC, reste suspendue à cette collaboration militaire cruciale. La population espère que de tels incidents ne se reproduiront pas, permettant aux activités socio-économiques de se développer dans un environnement sécurisé. Le retour à la normale observé ce lundi marque-t-il la fin des tensions ou simplement une accalmie temporaire ? Seul l’engagement renouvelé des parties prenantes pourra apporter une réponse durable.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
