Cent jours après sa nomination au poste stratégique de ministre d’État chargé des Relations avec le Parlement, Guy Loando dresse un bilan volontairement optimiste de son action. Lors d’un échange médiatique tenu ce lundi à Kinshasa, le membre du Gouvernement Suminwa a présenté ses réalisations comme les fondations d’une collaboration renouvelée entre l’exécutif et le législatif. Mais au-delà des déclarations satisfaites, quelle substance réelle recèlent ces premières initiatives ?
L’installation d’une Académie parlementaire figure au cœur des ambitions affichées par le ministre. Cette structure, présentée comme un instrument de remise à niveau des élus et des fonctionnaires des institutions publiques, ambitionne-t-elle véritablement d’élever le niveau de compétence des acteurs politiques ? Guy Loando en fait le pilier d’une gouvernance plus transparente et efficace, mais sa mise en œuvre concrète reste à démontrer. Le ministre des Relations avec le Parlement joue-t-il ici un rôle de facilitateur ou de simple courroie de transmission ?
La stabilité institutionnelle constitue le deuxième axe majeur des réformes gouvernementales en RDC portées par Guy Loando. En se présentant comme « un pont stratégique » entre les deux pouvoirs, le ministre affiche sa volonté d’anticiper les crises et de fluidifier l’examen des textes législatifs. Cette posture médiatrice suffira-t-elle à aplanir les tensions récurrentes entre l’exécutif et le législatif ? L’annonce d’une saison d’évaluation du Gouvernement témoigne d’une volonté d’instaurer un dialogue plus structuré, mais sa traduction pratique reste suspendue à la bonne volonté des différentes parties.
Parmi les dossiers sensibles suivis par le ministre des Relations avec le Parlement, le projet de loi sur le barrage Inga occupe une place particulière. Guy Loando assure personnellement accompagner « chaque étape du processus législatif » pour faire de ce projet « un moteur concret de croissance ». Son engagement sur ce dossier stratégique, mené en collaboration avec le ministère des Ressources hydrauliques, révèle l’importance politique et économique de ce mégaprojet. Mais le parcours législatif de ce texte constituera un test décisif pour la capacité du ministre à traduire ses ambitions en réalisations tangibles.
La philosophie d’action de Guy Loando s’articule autour de trois piliers affichés : cohésion, transparence et action concrète. Ce triptyque répond-il aux attentes des Congolais qui espèrent des améliorations sensibles dans leur quotidien ? Le ministre promet que ses réformes apporteront « du concret » dans le panier de la ménagère et le vécu des citoyens, mais cet objectif ambitieux suppose une transformation profonde des pratiques politiques actuelles.
Les 100 premiers jours de Guy Loando aux commandes des Relations avec le Parlement dessinent une feuille de route ambitieuse, mais son implementation réelle constituera le véritable examen de passage. L’Académie parlementaire, les réformes gouvernementales en RDC et le suivi législatif du barrage Inga représentent autant de chantiers dont l’aboutissement mesurera l’efficacité réelle de cette nouvelle gouvernance parlementaire. La suite démontrera si ces annonces s’inscrivent dans une dynamique durable ou relèvent du simple affichage politique.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net
