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ADECO lance son université politique : soutien critique à Tshisekedi et rejet du dialogue ecclésial

Dans un contexte politique congolais marqué par des tensions persistantes, l’Alliance des démocrates congolais (ADECO) a officiellement lancé son université politique ce samedi 15 novembre. Cette initiative, présentée comme une contribution au débat démocratique, s’est tenue au siège national du parti situé sur l’avenue Transversale dans la commune de Ngaliema, rassemblant diverses forces politiques autour de réflexions sur l’écosystème politique national et international de la RDC.

Le président de l’ADECO, Alain Mbaya, a marqué les esprits en affichant un soutien sans équivoque aux processus de paix initiés par le chef de l’État Félix Tshisekedi. « Nous soutenons résolument les accords de Washington et de Doha », a-t-il déclaré, tout en réaffirmant l’appui de son parti aux forces de défense et de sécurité face à ce qu’il qualifie d’« agresseurs rwandais ». Cette prise de position intervient dans un climat géopolitique régional particulièrement volatile, où la question sécuritaire dans l’Est du pays demeure une préoccupation majeure.

La stratégie de l’ADECO, allié de l’UDPS-Tshisekedi, semble cristalliser autour d’un double positionnement : soutien affiché au pouvoir en place tout en développant sa propre plateforme de réflexion politique. André Mbata, lors de son intervention, a présenté une analyse des défis et responsabilités de l’Union sacrée pour la Nation, cette plateforme considérée comme porteuse du pouvoir dans la refondation de l’État moderne en RDC. Son discours a mis en lumière les contradictions inhérentes à tout parti politique cherchant à marquer son territoire idéologique tout en restant dans la mouvance présidentielle.

Joseph Kongolo, cadre de l’ADECO, a pour sa part réaffirmé la volonté du parti de mener des actions concrètes pour « assurer la bonne marche du pays ». Cette déclaration, aussi louable soit-elle, soulève néanmoins la question fondamentale de la marge de manœuvre réelle d’un parti allié face aux décisions du pouvoir exécutif. Dans le paysage politique congolais actuel, où les alliances se font et se défont au gré des intérêts stratégiques, l’ADECO joue-t-elle véritablement un rôle d’influence ou se contente-t-elle d’accompagner des politiques déjà définies ?

L’intervention de Jean-Claude Katende, président de l’ASADHO, a apporté une dimension critique notable en insistant sur la nécessité que « les auteurs des exactions commises dans l’Est du pays répondent de leurs actes devant les instances judiciaires compétentes ». Cette prise de position contraste avec le discours généralement plus diplomatique des représentants politiques, rappelant que la question de la justice transitionnelle demeure un enjeu crucial dans tout processus de paix durable.

Le rejet catégorique du dialogue proposé par les princes de l’Église par Alain Mbaya mérite particulièrement attention. En préférant soutenir exclusivement les processus de paix portés par le chef de l’État, l’ADECO prend un risque calculé : celui de s’aligner totalement sur la vision présidentielle au détriment d’approches complémentaires. Cette position interroge sur l’autonomie réelle de ce parti politique congolais et sa capacité à proposer des alternatives crédibles dans le cadre du dialogue politique à Kinshasa.

Le lancement de cette université politique de l’ADECO s’inscrit dans une dynamique plus large de professionnalisation de la vie politique congolaise. Cependant, on peut légitimement s’interroger sur l’impact réel de telles initiatives dans un contexte où les urgences sécuritaires et économiques accaparent l’attention des citoyens. Les défis de la refondation de l’État, thème central des discussions, nécessitent-ils vraiment de nouvelles structures de réflexion ou plutôt une application résolue des réformes déjà engagées ?

Alors que la RDC continue de naviguer dans des eaux politiques tumultueuses, l’initiative de l’ADECO témoigne d’une volonté de participer au débat d’idées. Reste à savoir si cette université politique saura transcender le simple cadre partisan pour apporter des contributions substantielles à la construction démocratique. Les prochains mois permettront de juger de la capacité de ce nouveau cadre de réflexion à influencer concrètement les politiques publiques et à contribuer significativement aux différents processus de paix en cours en RDC.

Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net

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Chloé Kasong
Chloé Kasong
Issue de Kinshasa, Chloé Kasong est une analyste rigoureuse des enjeux politiques et sociaux de la RDC. Spécialisée dans la couverture des élections, elle décortique pour vous l’actualité politique avec impartialité, tout en explorant les mouvements sociaux qui façonnent la société congolaise. Sa précision et son engagement font d'elle une voix incontournable sur les grandes questions sociétales.
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