Dans la région du Maniema, une course contre la montre est engagée pour protéger les plus jeunes contre une maladie aux conséquences irréversibles. Le lancement de la campagne de riposte rapide contre la poliomyélite dans la zone de santé de Samba, à Kindu, marque un tournant décisif dans la protection des enfants congolais.
Le Dr Aruna Useni, médecin chef de zone, a lancé un appel pressant aux parents réticents lors du démarrage des opérations vaccinales. « Comment pouvons-nous accepter que des enfants deviennent handicapés à vie alors qu’un simple geste préventif pourrait les protéger ? » interroge le médecin, déterminé à vaincre les dernières résistances.
Cette campagne intensive, qui s’étend du 12 au 15 novembre, vise à immuniser pas moins de 30 596 enfants âgés de 0 à 59 mois. Un défi logistique considérable qui mobilise l’ensemble du personnel de santé local. Le vaccin contre la poliomyélite représente l’un des outils les plus efficaces pour prévenir cette maladie invalidante qui peut laisser des séquelles permanentes.
Mais au-delà des chiffres, c’est un véritable plaidoyer pour la santé infantile que porte le Dr Useni. Le médecin insiste sur le caractère salvateur de cette intervention : « Le vaccin offre aux enfants un avenir prometteur, libéré de la menace de l’infirmité motrice. C’est un droit fondamental que nous devons garantir à chaque enfant congolais. »
La particularité de cette campagne réside dans son approche communautaire innovante. Les parents déjà convaincus sont encouragés à devenir des ambassadeurs de la vaccination auprès de leurs pairs. « Vous pouvez aider à édifier les autres parents qui hésitent encore », souligne le médecin chef, conscient que la confiance se construit souvent entre voisins.
Face aux réticences vaccinales encore présentes dans certaines communautés, le message des autorités sanitaires se veut clair et scientifique. Le Dr Useni dénonce vigoureusement les traitements parallèles administrés par des « féticheurs », rappelant avec fermeté que « la poliomyélite n’est pas le fruit de la sorcellerie ». Une mise en garde nécessaire alors que certains enfants arrivent encore en consultation après avoir traîné chez des guérisseurs traditionnels.
La stratégie vaccinale mise en œuvre combine deux types de vaccins pour assurer une protection optimale contre les trois souches de poliovirus. « Cette synergie nous permet d’être rassurés que nous avons lutté efficacement contre toutes les formes de la maladie », explique le médecin. Une approche scientifique rigoureuse qui contraste avec les croyances populaires encore tenaces.
La réussite de cette campagne de vaccination poliomyélite à Kindu dépendra largement de l’adhésion des communautés locales. Chaque enfant non vacciné représente non seulement un risque pour sa propre santé, mais aussi pour l’ensemble de la communauté. La poliomyélite, rappellent les experts, ne connaît pas de frontières et sa propagation peut être rapide en l’absence de couverture vaccinale suffisante.
Alors que la RDC continue de lutter contre plusieurs maladies évitables par la vaccination, cette campagne dans le Maniema symbolise l’engagement des autorités sanitaires à protéger le capital humain du pays. Les enfants d’aujourd’hui représentent l’avenir de demain, et leur santé constitue une priorité absolue pour le développement de la nation.
La riposte rapide contre la poliomyélite à Kindu s’inscrit dans une stratégie nationale plus large d’éradication de cette maladie invalidante. Un succès dans cette zone de santé pourrait servir de modèle pour d’autres régions confrontées aux mêmes défis de réticence vaccinale.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
