Une nouvelle attaque d’une extrême violence a frappé le Nord-Kivu dans la nuit de vendredi à samedi. Les rebelles des ADF ont pris pour cible le Centre de santé de référence de Byambwe, situé à environ 42 kilomètres de Butembo. Cette offensive meurtrière a coûté la vie à au moins vingt civils, dont dix-huit patients qui recevaient des soins médicaux au moment de l’assaut.
Le centre de santé, normalement lieu de guérison et de soulagement, s’est transformé en scène de terreur absolue. Les assaillants ont systématiquement pillé les médicaments et les équipements médicaux avant de mettre le feu aux installations et aux habitations voisines. Deux autres victimes ont été retrouvées calcinées dans leurs maisons le long de la route de Mabiango, portant le bilan total à vingt morts.
Comment une telle attaque contre un établissement médical a-t-elle pu se produire en pleine nuit ? La question hante désormais les survivants et les familles des défunts. Les ADF continuent-ils d’opérer en toute impunité dans cette région pourtant sous état de siège ?
La société civile du secteur de Bapere tire la sonnette d’alarme. Son président, Kakule Samuel, alerte sur la psychose qui s’est emparée des populations locales. « La population continue de quitter Mangurejipa vers Butembo », confirme-t-il, avant d’ajouter : « Le grand problème maintenant, c’est la route qui risque d’être bloquée par rapport à l’incursion de Byambwe. »
Cette nouvelle attaque ADF à Byambwe soulève des interrogations cruciales sur l’efficacité des mesures de sécurité dans la région. Les civils se retrouvent une fois de plus pris entre les feux croisés de groupes armés déterminés et des forces gouvernementales qui peinent à assurer leur protection.
La société civile plaide pour des opérations militaires de grande envergure dans cette zone devenue le théâtre régulier de tueries de civils par les ADF. Kakule Samuel recommande une approche stratégique : « La question ADF dans cette région doit être prise avec grande attention, car ils veulent qu’on s’engouffre dans la zone pour nous éliminer. »
La sécurisation des axes routiers apparaît comme une priorité absolue. Sans routes sécurisées, comment les militaires peuvent-ils se déployer efficacement ? Comment les humanitaires peuvent-ils acheminer l’aide nécessaire ? Comment les populations peuvent-elles circuler sans craindre pour leur vie ?
Le massacre de civils au Nord-Kivu s’inscrit dans une longue série d’atrocités commises par les rebelles ADF. Cette attaque contre un centre santé attaqué démontre leur mépris total pour le droit humanitaire international et leur volonté de semer la terreur parmi les populations les plus vulnérables.
La sécurité Butembo et ses environs immédiats reste préoccupante. Les récentes attaques des rebelles ADF Nord-Kivu montrent leur capacité à frapper près des centres urbains, remettant en cause les dispositifs de protection des civils.
À ce stade, aucune réaction officielle des autorités administratives ou militaires n’a été enregistrée. L’absence de communication renforce l’inquiétude des populations et des observateurs. Quand les autorités prendront-elles la mesure de cette tragédie ? Quelles mesures concrètes seront mises en œuvre pour empêcher de nouveaux massacres ?
L’attaque ADF Byambwe rappelle cruellement la vulnérabilité des structures sanitaires en zones de conflit. Elle soulève également la question de la protection des travailleurs humanitaires et des patients dans des régions où la violence est devenue monnaie courante.
La communauté internationale suivra-t-elle avec attention l’évolution de cette situation dramatique ? Les organisations humanitaires pourront-elles continuer à opérer dans des conditions de sécurité aussi précaires ?
En attendant des réponses et des actions concrètes, la population du Nord-Kivu continue de vivre dans la peur, entre déplacements massifs et incertitude quant à l’avenir immédiat. Le chemin vers la paix et la sécurité dans cette région tourmentée semble plus long que jamais.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
