La délivrance des visas Schengen pour les ressortissants congolais fait face à des défis majeurs, selon les récentes déclarations de Joris Salden, Directeur général des affaires consulaires au ministère belge des Affaires étrangères. Lors de sa mission à Kinshasa, le diplomate a tiré la sonnette d’alarme concernant les pratiques douteuses entourant les demandes de visa.
Comment les demandeurs congolais peuvent-ils éviter de tomber dans le piège des intermédiaires mal intentionnés ? Cette question cruciale se pose alors que de nombreuses agences peu scrupuleuses prospèrent dans la capitale congolaise. Joris Salden a fermement conseillé aux requérants de ne pas recourir à ces services intermédiaires, particulièrement ceux qui réclament des sommes exorbitantes pouvant atteindre 5000 USD pour un visa qui coûte officiellement 90 euros.
Le système de rendez-vous pour les visas Schengen en RDC représente un point névralgique du processus. Le diplomate belge a catégoriquement nié que les agents du Centre européen des visas (CEV) puissent vendre des rendez-vous, expliquant que techniquement, « le CEV n’a pas accès à la plateforme des rendez-vous » gérée depuis Bruxelles. Cette clarification vise à démystifier une croyance répandue parmi les demandeurs congolais.
Mais alors, comment expliquer la rapidité avec laquelle les créneaux de rendez-vous disparaissent ? Joris Salden a révélé l’existence de virus informatiques sophistiqués utilisés par certains intermédiaires. « Nous avons fait plusieurs tests. On met mille rendez-vous à 2 heures du matin, tous les rendez-vous sont partis en moins de 30 secondes », a-t-il constaté. Cette bataille technologique entre les autorités consulaires et les systèmes frauduleux représente un défi permanent.
La question des faux documents dans les dossiers de visa Schengen préoccupe particulièrement les autorités consulaires. Le Directeur général a déploré que des agences intermédiaires insèrent régulièrement des documents falsifiés dans les dossiers de clients souvent ignorants de ces manipulations. « Le client, souvent innocent, présente alors un dossier dont la moitié des documents est falsifiée », a-t-il souligné. Les conséquences sont lourdes pour les demandeurs congolais qui subissent non seulement un refus immédiat, mais voient également leurs chances futures compromises.
Quelles solutions concrètes pour les citoyens congolais souhaitant obtenir un visa Schengen ? Joris Salden insiste sur l’importance de l’autonomie dans les démarches. « Prenez la peine de vous informer. Ne versez pas ces sommes aux agences », conseille-t-il. Toutes les informations nécessaires sont disponibles sur les sites officiels, permettant aux requérants de constituer eux-mêmes leurs dossiers sans recourir à des services payants.
Le phénomène des agences intermédiaires à Kinshasa mérite une attention particulière. Ces structures, souvent très actives sur les réseaux sociaux, utilisent des slogans trompeurs comme « visa express » ou « visa garanti » pour attirer une clientèle peu informée. Le contraste entre leurs promesses alléchantes et la réalité des procédures administratives crée une situation propice aux déceptions et aux abus financiers.
La sensibilisation des demandeurs apparaît comme un élément clé pour améliorer le système. Joris Salden encourage les Congolais à dénoncer les pratiques frauduleuses : « Portez plainte, car vous êtes en train d’être arnaqués ». Cette démarche collective pourrait contribuer à assainir un environnement souvent perçu comme opaque et complexe par les citoyens ordinaires.
L’expertise en matière de visa Schengen pour la RDC nécessite une compréhension approfondie des mécanismes en jeu. Les autorités belges continuent de travailler au renforcement de la sécurité du système tout en maintenant leur engagement à traiter les demandes légitimes. La collaboration entre les services consulaires et les demandeurs bien informés représente la voie la plus sûre vers un processus plus équitable et transparent.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
