Dans la province de la Tshopo, un constat préoccupant vient d’être dressé par les autorités sanitaires : seulement 42 % des femmes enceintes bénéficient d’un dépistage du VIH lors des consultations prénatales. Cette situation alarmante compromet sérieusement les efforts déployés pour éliminer la transmission du virus de la mère à l’enfant d’ici 2030.
Comment expliquer ce faible taux de couverture ? La secrétaire exécutive provinciale du Programme national multisectoriel de lutte contre le Sida pointe du doigt l’insuffisance criante de tests de dépistage dans les structures de santé de la région. « Le VIH pédiatrique existe malheureusement dans notre province », déplore-t-elle, soulignant que les antirétroviraux pédiatriques sont quasi inexistants et que certaines femmes testées positives accouchent encore d’enfants infectés.
La transmission mère-enfant du VIH représente un enjeu majeur de santé publique en République démocratique Congo. Pourtant, cette transmission est largement évitable grâce à des interventions simples et efficaces. Un dépistage précoce associé à un traitement approprié permet de réduire le risque de transmission à moins de 5 %. Mais comment atteindre cet objectif quand les tests manquent cruellement ?
La situation dans la Tshopo illustre les défis persistants de la couverture santé universelle au Congo. Les autorités provinciales, désignées comme présidents de la couverture santé universelle, se trouvent face à une responsabilité majeure : intégrer la lutte contre le VIH/Sida dans toutes les politiques de santé, particulièrement pour protéger les enfants.
Le Programme national de lutte contre le Sida sonne l’alarme : sans une mobilisation accrue des autorités nationales et provinciales, ainsi que des partenaires techniques et financiers, l’accès universel au dépistage et aux traitements restera une utopie. La chaîne d’approvisionnement en tests et médicaments doit être renforcée d’urgence dans cette province où la vulnérabilité des femmes et des enfants demeure particulièrement préoccupante.
Quelles solutions concrètes peuvent être mises en œuvre ? L’initiative présidentielle pour l’élimination du VIH pédiatrique d’ici 2030 nécessite des actions coordonnées : renforcement des stocks de tests, disponibilité permanente des ARV pédiatriques, et sensibilisation accrue des femmes enceintes sur l’importance du dépistage précoce. La route vers l’élimination de la transmission mère-enfant du VIH en RDC passe nécessairement par une meilleure couverture du dépistage dans toutes les provinces, particulièrement dans des régions comme la Tshopo où les indicateurs restent inquiétants.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
