Le Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (P-DDRCS) affiche des résultats concrets dans l’Est de la République démocratique du Congo. Depuis 2021, 4 493 personnes dont 370 femmes ont retrouvé le chemin de la vie civile. Cette démobilisation des combattants RDC concerne les provinces du Nord-Kivu, Sud-Kivu, Ituri et Tanganyika.
La coordination du programme a dévoilé ces chiffres ce jeudi 13 novembre 2025 à Kinshasa. L’annonce coïncidait avec le lancement officiel du Cadre de concertation avec les partenaires. Ce projet stratégique est directement piloté par la présidence de la République.
Le volet sécuritaire du programme DDRCS montre également des avancées significatives. Pas moins de 950 armes, 5 000 munitions et 40 explosifs ont été collectés. Ces matériels de guerre sont désormais entreposés à la base logistique des FARDC. Une mesure essentielle pour consolider la paix dans les régions concernées.
Jean de Dieu Ntanga Ntita, coordonnateur national du P-DDRCS, a précisé la philosophie du programme. « Le P-DDRCS ne vise pas à réintégrer militairement les ex-combattants, mais à les réintégrer civilement dans leurs communautés d’origine », a-t-il insisté. L’objectif? Offrir des moyens de subsistance durables et un accès aux services sociaux de base.
Mais comment garantir l’efficacité d’un tel programme? Le nouveau Cadre de concertation répond à cette préoccupation. Il traduit une volonté de bâtir une gouvernance partenariale pilotée par l’État. Trois fonctions majeures lui sont assignées : coordination stratégique, supervision mutuelle et dialogue politique.
William Balika, coordonnateur national adjoint, a détaillé le fonctionnement pratique. Des réunions trimestrielles rassembleront institutions étatiques, partenaires techniques et financiers, société civile et partenaires d’exécution. La prise de décision se fera par consensus.
Les ambitions du programme de désarmement Congo sont clairement définies. Marie Chantal Umba Tshimanga, coordonnatrice nationale adjointe, a fixé les objectifs quantifiés. Démobiliser au moins 80% des combattants recensés dans les trois premières années. Assurer un taux d’intégration de 80% des bénéficiaires sur 5 ans. Contribuer à réduire la criminalité armée de 50% dans les zones ciblées.
La réinsertion des ex-combattants représente-t-elle la solution définitive aux conflits dans l’Est? Le programme semble convaincu de son approche. La preuve : son extension est déjà programmée. Dans les trois prochains mois, le P-DDRCS se déploiera dans 10 nouvelles provinces. Le Kwilu et le Kwango, affectés par le phénomène Mobondo, figureront parmi les priorités.
Ces avancées dans la sécurité des provinces Est RDC marquent-elles un tournant décisif? La collecte d’armes et la réintégration sociale des anciens combattants créent les conditions d’une paix durable. Le déploiement national du programme pourrait changer la donne sécuritaire dans l’ensemble du pays.
Le chemin reste cependant long. La persistance des conflits dans certaines zones montre la complexité du défi. Mais les résultats actuels démontrent que des solutions existent. L’approche combinée du désarmement au Congo et de la réinsertion sociale ouvre une voie prometteuse.
La communauté internationale suit ces développements avec attention. Le succès du programme DDRCS en RDC pourrait inspirer d’autres pays confrontés à des défis similaires. La stabilisation de l’Est congolais représente un enjeu crucial pour toute la région des Grands Lacs.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
