L’ONG Voix des Sans Voix a tiré la sonnette d’alarme ce mercredi face à la recrudescence alarmante de la criminalité à Kinshasa. La capitale congolaise est confrontée à une vague d’attaques de domiciles qui se terminent trop souvent par des pertes en vies humaines et le pillage systématique des biens des habitants.
Dans un communiqué rendu public, l’organisation de défense des droits humains a exprimé son indignation face à cette situation sécuritaire préoccupante. La VSV rappelle avec insistance que le droit à la vie et à la sécurité sont des garanties constitutionnelles et internationales que l’État se doit de protéger. Comment expliquer que ces droits fondamentaux soient si souvent bafoués dans la capitale ?
La criminalité à Kinshasa a pris une tournure particulièrement violente ces dernières semaines. Deux cas emblématiques ont été cités par l’ONG pour illustrer l’ampleur du phénomène. Dans la commune de Masina, une jeune femme a perdu la vie dans des circonstances tragiques. Le poste de police avoisinant, dépourvu d’armes, s’est révélé impuissant face aux assaillants. Quel message cela envoie-t-il aux populations qui comptent sur la protection des forces de l’ordre ?
Un autre drame s’est déroulé dans la commune de la N’sele, où des bandits armés ont opéré en toute impunité. Les criminels ont pris le temps de percer les murs d’une habitation sans que la police n’intervienne. Le bilan est lourd : un homme abattu par balle et des biens précieux dérobés. Ces événements soulèvent des questions cruciales sur l’efficacité du dispositif sécuritaire dans la capitale.
La nuit du mardi au mercredi dernier a confirmé cette tendance inquiétante. Dans la commune de Ngaliema, des criminels ont fait irruption dans une parcelle résidentielle. Un homme a été tué et ses enfants blessés par balles. Ces attaques répétées créent un climat de psychose parmi les Kinois, qui se demandent légitimement où et quand frappera le prochain coup.
Face à cette situation explosive, la VSV lance un appel pressant aux autorités. L’ONG exige des enquêtes approfondies sur tous les cas récents de criminalité à Kinshasa. Mais au-delà des investigations, c’est l’équipement des forces de l’ordre qui est pointé du doigt. Les policiers et les Sous-Ciat manqueraient cruellement de moyens logistiques, techniques et matériels pour faire face efficacement à cette criminalité grandissante.
L’organisation recommande notamment la dotation en armes et munitions nécessaires pour assurer la sécurité des personnes et de leurs biens. Comment des agents chargés de la protection des citoyens peuvent-ils remplir leur mission sans les outils appropriés ? La question mérite d’être posée avec toute la gravité qu’elle impose.
Cette montée en flèche de l’insécurité interpelle d’autant plus que les autorités avaient mis en place plusieurs initiatives pour endiguer le fléau. L’opération « Ndobo », aujourd’hui renforcée par « Kanga Kanga », devait permettre une traque des criminels de porte à porte. Pourtant, les résultats semblent bien en deçà des attentes de la population. Où se situe le problème ? Dans la conception des opérations ou dans leur exécution sur le terrain ?
La crise sécuritaire à Kinshasa dépasse le simple cadre de la criminalité ordinaire. Elle met en lumière les défaillances structurelles d’un système qui peine à protéger ses citoyens. Les attaques de domiciles, de plus en plus audacieuses, révèlent une organisation criminelle qui défie ouvertement l’autorité de l’État.
Les populations de la capitale vivent dans l’angoisse permanente, se demandant si leur maison sera la prochaine cible. Cette psychose collective affecte non seulement la qualité de vie des Kinois, mais aussi l’activité économique et la cohésion sociale. Jusqu’où cette spirale infernale de la violence va-t-elle conduire la capitale congolaise ?
L’appel de la VSV arrive à un moment crucial où la confiance des populations envers les institutions sécuritaires est sérieusement ébranlée. Les autorités se doivent de réagir rapidement et efficacement pour restaurer cette confiance et garantir la sécurité, ce droit fondamental trop souvent bafoué dans la capitale.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
