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RDC : Une plateforme citoyenne contre la corruption minière

Dans le paysage minier congolais, souvent marqué par l’opacité, une initiative citoyenne émerge comme un contre-pouvoir déterminant. Le CREFDL, par le biais de son projet « Démocratiser la gouvernance du secteur extractif en RDC », a officiellement lancé le développement d’une plateforme numérique dédiée au contrôle citoyen. Cet outil ambitionne de tracer l’utilisation des revenus générés par l’exploitation des ressources naturelles, un enjeu crucial pour la transparence des finances publiques.

Le lancement s’est concrétisé lors d’une matinée d’échange tenue ce jeudi 13 novembre 2025 à Lubumbashi, épicentre économique du secteur extractif RDC. Cet événement a servi de cadre pour interroger les mécanismes existants et envisager les modalités pratiques d’une surveillance effective de la manne financière par ceux qui en sont les premiers destinataires : les citoyens.

La démarche du CREFDL s’inscrit dans un contexte politique national particulier, celui de la mise en œuvre progressive de la libre administration des provinces. Cette décentralisation, si elle offre des opportunités, soulève également le défi du contrôle citoyen à l’échelle locale. Comment s’assurer que les fonds perçus par les Entités Territoriales Décentralisées (ETD) impactent réellement le développement communautaire ? La question, brûlante d’actualité, a animé les débats.

Les participants, issus de la société civile, des communautés locales et des institutions financières provinciales, ont dressé un constat sans appel. Malgré l’existence d’un cadre juridique, le développement local peine à se matérialiser. « Les mines s’épuisent et nous devons penser à l’avenir de notre société », ont-ils alerté, pointant du doigt le fossé entre les recettes perçues et les retombées observables. Cette dissonance nourrit une « crise de confiance » entre la société civile et les institutions étatiques, un obstacle majeur à toute démarche de redevabilité.

Le remède proposé ? Une synergie d’action. Les échanges ont souligné avec force que le contrôle citoyen ne saurait être l’affaire de quelques-uns. « Pour que le contrôle citoyen aboutisse à des bons résultats, il doit être doublé de la mobilisation citoyenne. Tant qu’on agit seul et qu’on n’implique pas les citoyens, on ne peut pas s’attendre à des résultats escomptés », ont insisté les panélistes. Cette approche collective est présentée comme le seul antidote viable à la corruption finances publiques et aux mauvaises prestations de services.

Au-delà du diagnostic, la matinée a accouché de propositions concrètes. La plus significative est l’adhésion collective à la création d’un cadre de concertation permanent sur les questions financières locales. Fabien Mayani du Centre Carter, partenaire stratégique, a annoncé la prochaine phase du projet : « Nous allons prévoir la phase d’amélioration des compétences de la société civile sur le contrôle citoyen, et au niveau des autorités provinciales et locales, on aura besoin d’un accompagnement pour résoudre ce problème d’incompréhension ». Cette formation vise ni plus ni moins qu’à opérationnaliser la plateforme numérique gouvernance et à harmoniser la compréhension des enjeux entre toutes les parties prenantes.

La présence d’experts d’institutions clés – Assemblée provinciale, direction du contrôle des marchés publics, inspection des finances – a permis d’éclairer les responsabilités de chacun dans la chaîne de gestion. Cette diversité d’acteurs illustre la complexité du système que la future plateforme numérique gouvernance tentera de rendre plus lisible. Après Lubumbashi, le dialogue se poursuivra à Kalemie, toujours avec l’appui de l’Union européenne, signe que la question de la transparence des revenus miniers transparence est un chantier prioritaire pour la région du Katanga.

Cette initiative du CREFDL représente-t-elle une simple goutte d’eau dans un océan d’opacité ou l’amorce d’un changement de paradigme dans la gouvernance du secteur extractif RDC ? La réponse dépendra de la capacité des citoyens à s’approprier cet outil et des autorités à accepter ce regard scrutateur. Le chemin vers la transparence est semé d’embûches, mais la mobilisation observée à Lubumbashi suggère que la société civile congolaise n’entend plus rester en marge de la gestion de sa propre richesse.

Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd

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Chloé Kasong
Chloé Kasong
Issue de Kinshasa, Chloé Kasong est une analyste rigoureuse des enjeux politiques et sociaux de la RDC. Spécialisée dans la couverture des élections, elle décortique pour vous l’actualité politique avec impartialité, tout en explorant les mouvements sociaux qui façonnent la société congolaise. Sa précision et son engagement font d'elle une voix incontournable sur les grandes questions sociétales.
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