La forêt congolaise saigne à nouveau. Un okapi, joyau de la biodiversité congolaise, a été abattu sauvagement par des braconniers dans la localité de Selesele, au cœur même de la Réserve de Faune à Okapi. Ce crime écologique, survenu le 2 novembre, révèle une triste réalité : la protection des espèces menacées en RDC reste un combat quotidien contre des prédateurs sans scrupules.
Comment expliquer cette recrudescence du braconnage d’okapi dans une zone pourtant protégée ? Le territoire de Wamba, à 120 km d’Isiro dans la province du Haut-Uele, devient le théâtre d’un drame environnemental qui inquiète les conservationnistes. L’okapi, cette espèce endémique de la RDC classée en danger d’extinction, paye encore le prix fort de la convoitise humaine.
L’administration territoriale a réagi promptement. Certains présumés auteurs sont déjà aux arrêts et détenus à la prison centrale d’Isiro, tandis qu’une délégation mixte comprenant l’administration territoriale, l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN/RFO) et les services de sécurité s’est rendue sur les lieux dimanche dernier pour des investigations approfondies. Les morceaux de chair de l’animal, saisis comme preuves matérielles, témoignent de la brutalité de cet acte qualifié de sabotage.
Ce nouveau cas de braconnage d’okapi dans le Haut-Uele réveille des souvenirs douloureux. En 2012, la Réserve de Faune à Okapi d’Epulu en Ituri subissait le massacre de 14 okapis par l’ancien chef milicien Paul Sadala, alias Morgan. Cette répétition de l’histoire interroge sur l’efficacité des mesures de protection mises en place depuis.
L’okapi (Okapia johnstoni), trésor national et espèce intégralement protégée, figure sur la liste rouge des espèces menacées d’extinction. Sa conservation représente un enjeu majeur pour l’équilibre écologique de la région. Chaque individu tué rapproche un peu plus cette espèce emblématique de la disparition définitive.
La réserve faunique d’okapi, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, constitue un sanctuaire essentiel pour la préservation de la biodiversité congolaise. Pourtant, elle semble de plus en plus vulnérable face aux activités de braconnage qui persistent malgré les efforts de conservation. Les autorités devront-elles renforcer la surveillance ? Faut-il revoir les stratégies de protection ?
Les services de l’ICCN et les partenaires de la conservation nature en RDC font face à un défi de taille : protéger cet habitat unique contre des menaces multiples. La situation actuelle dans le Haut-Uele démontre l’urgence d’une action concertée et renforcée pour sauvegarder ce patrimoine naturel exceptionnel.
Alors que les enquêtes se poursuivent pour déterminer les circonstances exactes de ce braconnage, une question demeure : jusqu’à quand la RDC continuera-t-elle à voir son patrimoine faunique sacrifié ? La protection des espèces menacées comme l’okapi nécessite plus qu’une simple vigilance – elle exige un engagement ferme et constant de toutes les parties prenantes.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: Actualite.cd
