Le contrôle des permis de conduire biométriques sécurisés devient une réalité tangible sur toutes les routes de la République Démocratique du Congo. Le ministère des Transports a officialisé ce mercredi 12 novembre le déploiement complet de cette mesure à l’échelle nationale, marquant un tournant décisif dans la politique de sécurité routière.
Désormais, tout conducteur circulant sur le territoire congolais doit obligatoirement détenir ce document sécurisé conforme aux nouvelles exigences légales. L’absence de ce permis biométrique ou la présentation d’un permis non conforme expose immédiatement les contrevenants à des sanctions prévues par la loi. Mais comment cette transition s’opère-t-elle dans la pratique quotidienne des usagers de la route ?
Les autorités ont opté pour une approche sans compromis : des contrôles rigoureux et systématiques seront effectués sans préavis sur l’ensemble du réseau routier national. La Police de sécurité routière a reçu des instructions claires pour appliquer strictement ces nouvelles dispositions. Cette intensification des vérifications représente-t-elle une simple formalité administrative ou une véritable révolution dans les habitudes des conducteurs congolais ?
L’équipement technique nécessaire à cette opération d’envergure a été remis en septembre dernier au ministère de l’Intérieur. Le vice-Premier ministre des Transports, Jean-Pierre Bemba, avait personnellement supervisé la transmission de ces appareils de contrôle biométrique à son homologue Jacquemain Shabani. Ces dispositifs mobiles permettent aux agents de terrain de vérifier en temps réel l’authenticité des permis de conduire, constituant ainsi un rempart technologique contre les falsifications.
Le commissaire divisionnaire Bale Kukay, responsable de la Police judiciaire, souligne l’importance stratégique de cet équipement : « Cette acquisition facilitera le travail de terrain, garantira la sécurité routière et contribuera à lutter contre la falsification par des réseaux mafieux ». Cette déclaration officielle révèle la dimension sécuritaire derrière cette modernisation administrative. La lutte contre la corruption et les réseaux clandestins s’intensifie donc à travers ce simple document d’identité conducteur.
Avant le déploiement effectif des contrôles, une formation spécifique a été dispensée aux agents de la Police nationale congolaise (PNC). Cette préparation minutieuse vise à assurer une utilisation optimale des nouveaux équipements et une application uniforme de la réglementation sur l’ensemble du territoire. Les conducteurs sont-ils suffisamment informés des implications concrètes de cette nouvelle réglementation sur leurs déplacements quotidiens ?
La mise en œuvre de ces contrôles permis biométriques s’inscrit dans le cadre plus large du nouveau Code de la route, qui modernise progressivement l’ensemble du système de transport congolais. Cette évolution réglementaire répond à des impératifs de sécurité mais aussi de transparence, alors que la falsification des documents officiels constituait jusqu’à présent un fléau difficile à éradiquer.
Les conséquences de cette mesure dépassent le simple cadre administratif. En garantissant que seuls des conducteurs dûment formés et identifiés circulent sur les routes, les autorités espèrent réduire significativement le nombre d’accidents et améliorer la fluidité du trafic. La sécurité routière au Congo entre ainsi dans une nouvelle ère, où la technologie biométrique devient l’alliée incontournable de la prévention.
La question centrale demeure : cette rigueur nouvelle dans les contrôles permis conduire biométrique parviendra-t-elle à modifier durablement les comportements sur les routes congolaises ? La réponse se construira jour après jour, au fil des vérifications opérées par les forces de l’ordre et de l’adaptation des usagers à ces exigences renforcées.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
