Le sol s’est littéralement dérobé sous leurs pieds. À Ndawe, au pied du mont Bleu dans le territoire de Mahagi, deux vies ont été emportées par un glissement de terrain survenu après une semaine de pluies diluviennes. « Nous avons entendu un grondement terrible, puis la terre a commencé à glisser », témoigne un habitant du camp de pêche, encore sous le choc. Quatre autres personnes ont été blessées dans cette tragédie et évacuées vers une structure médicale locale.
Comment en est-on arrivé là ? Les sources locales pointent du doigt les constructions anarchiques en zones inondables, une pratique qui expose dangereusement les populations. Les conséquences de ces inondations Ituri 2025 ne se limitent pas à ce drame. À Penyi, près de Bunia, le mur de la maternité du centre de santé s’est effondré dimanche dernier sous l’effet des pluies diluviennes RDC. Deux femmes, leurs nouveau-nés et une sage-femme ont frôlé la mort, sauvés de justesse par des secouristes alertés par les cris.
La situation devient critique dans toute la province. À Nyasingu, dans le territoire d’Irumu, trois enfants ont été blessés après que la foudre a frappé leur domicile. Leur maison, comme beaucoup d’autres dans la région, n’était pas équipée de paratonnerres. À Mahagi, le glissement terrain Mahagi n’est pas le seul désastre : les toitures de quatre salles de classe de l’école primaire Ngbamu ont été arrachées par des vents violents, privant des centaines d’élèves de leur droit à l’éducation.
« Nous faisons face à une situation d’urgence multidimensionnelle », alerte la coordination provinciale de la protection civile Ituri. Les activités scolaires et sanitaires sont suspendues dans les établissements touchés, plongeant les communautés dans une précarité accrue. Les routes menacent de s’effondrer à cause de l’érosion galopante, et certains ponts présentent des fissures inquiétantes.
Que faire face à ces intempéries province Ituri qui devraient se poursuivre jusqu’en décembre 2025 selon les prévisions ? La protection civile recommande une vigilance accrue et appelle à l’évacuation préventive des zones à risque. « La population doit éviter de construire dans les zones inondables et respecter les normes parasismiques », insiste un responsable.
Derrière ces recommandations se cache une réalité plus amère : le manque criant d’urbanisme et la poussent qui contraignent les plus vulnérables à s’installer dans des zones dangereuses. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, combien d’autres vies faudra-t-il perdre avant que des mesures structurelles ne soient prises ?
Alors que la saison des pluies bat son plein, les habitants de l’Ituri vivent dans l’angoisse permanente. Chaque goutte de pluie qui tombe rappelle la précarité de leur situation et l’urgence d’une réponse coordonnée face à ces catastrophes naturelles qui frappent avec une intensité croissante.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net
