Dans les cinq territoires du Kasaï-Central, une crise salariale sans précédent frappe le secteur éducatif. Depuis deux mois, les enseignants du primaire, secondaire et technique attendent leur dû, une situation qui met en péril la stabilité du système scolaire local. Comment assurer une éducation de qualité quand ceux qui transmettent le savoir doivent eux-mêmes lutter pour leur survie économique ?
La coordination provinciale du Syndicat des enseignants du Congo (SYECO) a tiré la sonnette d’alarme ce lundi 10 novembre. Par la voix de son président provincial, Prince Kabeya, l’organisation syndicale a interpellé le gouvernement central sur l’urgence de la situation. « Cette impasse financière risque de perturber sérieusement les activités scolaires en milieu rural », a-t-il déclaré, soulignant le caractère intenable de cette impasse pour les enseignants et leurs familles.
Les conséquences des salaires impayés enseignants se font déjà sentir sur le terrain. De nombreux éducateurs rapportent une baisse significative de leur rendement pédagogique. Comment maintenir la concentration devant une classe quand on ignore comment nourrir sa famille le soir même ? La question hante les couloirs des établissements scolaires concernés.
Au cœur du conflit, la Caritas Kananga, structure chargée de la gestion de la paie, se trouve dans la ligne de mire. Accusée par certains enseignants de bloquer les paiements, l’organisation se défend vigoureusement. Alexandre Badibanga, responsable de cette structure, rejette la responsabilité sur le gouvernement central : « Les fonds destinés à ces salaires n’ont simplement pas encore été virés », explique-t-il, tout en appelant au calme et à la patience.
La crise salariale éducation au Kasaï-Central illustre les difficultés structurelles du système éducatif congolais. Alors que l’année scolaire bat son plein, l’incertitude grandit parmi le corps enseignant. Combien de temps encore pourront-ils tenir sans être rémunérés ? La question des salaires impayés enseignants dépasse le simple cadre financier pour toucher à la dignité professionnelle.
Le SYECO Kasaï-Central alerte sur les risques de contagion de la protestation. Si des solutions concrètes ne sont pas rapidement apportées, plusieurs écoles rurales pourraient voir leurs portes se fermer. Une perspective alarmante dans une région où l’accès à l’éducation reste déjà un défi quotidien.
Face à cette grève enseignants RDC qui menace, les autorités provinciales restent silencieuses. Pourtant, l’enjeu dépasse le simple cadre administratif. Il s’agit de l’avenir de milliers d’élèves dont la scolarité pourrait être compromise par cette crise des paiements Caritas Kananga.
La balle est désormais dans le camp du gouvernement central. Les enseignants attendent des actes concrets, pas seulement des promesses. Le temps presse, et chaque jour qui passe accentue la colère et la frustration dans les salles des professeurs. Jusqu’où cette crise salariale éducation va-t-elle s’étendre ? La réponse dépendra de la rapidité d’intervention des décideurs.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net
