Près de 4 000 personnes déplacées continuent de survivre dans des conditions précaires autour de la base militaire de la MONUSCO à Gina, en territoire de Djugu. Trois mois après les violents affrontements entre les FARDC et la milice Convention pour la révolution populaire, ces populations demeurent prisonnières de l’insécurité persistante qui règne dans leurs villages d’origine.
La situation sécuritaire dans la région de l’Ituri reste-t-elle suffisamment stable pour permettre un retour des déplacés ? La question hante les esprits de ces milliers de familles bloquées dans l’attente d’une normalisation. Mardi dernier, une délégation de la mission onusienne a été interpellée directement par ces populations lors d’une rencontre cruciale.
Plus de 1 200 familles survivent dans des conditions humanitaires alarmantes sur le site de Gina. Beaucoup dorment à la belle étoile, d’autres s’entassent dans des abris de fortune collectifs. L’exposition aux intempéries et le manque d’hygiène créent des conditions propices à la propagation des maladies. Comment ces conditions de vie précaires peuvent-elles perdurer aussi longtemps après les premiers déplacements ?
L’accès aux champs agricoles représente un défi quotidien. La présence persistante des miliciens CRP dans la zone rend toute activité agricole extrêmement risquée. Certains déplacés tentent malgré tout de s’aventurer discrètement dans leurs anciennes plantations, souvent en suivant le rythme des patrouilles onusiennes pour tenter de récolter de quoi nourrir leurs familles.
Les demandes des déplacés sont claires et répétées : renforcement de la présence militaire des FARDC dans leurs localités d’origine et intensification des patrouilles des casques bleus. La sécurité Ituri demeure la préoccupation centrale, la condition sine qua non pour envisager un retour durable. Le conflit armé RDC continue de produire ses effets dévastateurs sur les populations civiles.
Au-delà des aspects purement sécuritaires, les déplacés ont lancé un appel pressant au gouvernement congolais. La relance du dialogue intercommunautaire apparaît comme une nécessité absolue dans une région où la cohésion sociale reste fragilisée par des années de violence. La MONUSCO Djugu peut-elle jouer un rôle facilitateur dans ce processus de réconciliation ?
Face à cette situation complexe, la MONUSCO affirme maintenir ses efforts de sécurisation à travers des patrouilles régulières. L’objectif déclaré : prévenir de nouvelles attaques et créer les conditions propices au retour sécurisé des populations. Les affrontements FARDC CRP ont laissé des traces profondes dans le tissu social de la région.
La question des déplacés Ituri dépasse le simple cadre humanitaire pour toucher aux enjeux fondamentaux de la stabilisation de l’est de la RDC. Combien de temps encore ces milliers de personnes devront-elles attendre avant de retrouver leurs foyers ? La réponse dépendra de l’efficacité combinée des efforts sécuritaires et politiques dans cette région meurtrie par le conflit armé RDC.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
