Dans le secteur de BB Bahemba, au territoire de Kabambare dans le Maniema, une crise de l’eau potable pousse des milliers d’habitants à consommer l’eau des rivières, les exposant à des risques sanitaires graves. Cette situation alarmante, dénoncée par la société civile de Kabambare, révèle une double urgence : l’accès à l’eau et la pénurie de médicaments essentiels.
Comment une population peut-elle en être réduite à boire l’eau des rivières au 21e siècle ? La réponse se trouve dans les réalités quotidiennes des femmes de BB Bahemba qui parcourent jusqu’à 7 heures pour s’approvisionner en eau. Elles se lèvent entre 2 et 3 heures du matin pour revenir vers 9 heures, transportant péniblement des bidons de 20 litres sur de longues distances.
Le président de la société civile de Kabambare, Amisi Selemani Toms, alerte sur les conséquences dramatiques de cette situation. « Outre les risques évidents de maladies hydriques, ces déplacements précoces exposent les femmes à des agressions sexuelles et génèrent des conflits conjugaux », explique-t-il. La crise eau potable au Maniema prend ainsi des dimensions sanitaires et sociales insoupçonnées.
Les maladies hydriques en RDC représentent déjà un fléau majeur, mais à BB Bahemba Kabambare, l’absence d’eau potable aggrave considérablement la situation. Diarrhées, typhoïde et choléra menacent en permanence une population privée de cette ressource essentielle à l’hygiène et à la santé.
La société civile Kabambare tire la sonnette d’alarme sur un autre front tout aussi préoccupant : le manque criant de médicaments dans les structures sanitaires locales. Les traitements contre la malaria et la tuberculose font défaut, entraînant déjà plusieurs décès selon les activistes locaux. Comment expliquer que des maladies parfaitement traitables continuent de tute en l’absence de médicaments essentiels ?
Le Dr Jean-Luc Sukay, coordonnateur provincial du Programme national de la lèpre et de la tuberculose, confirme cette pénurie. Il l’attribue à des retards dans l’approvisionnement au niveau national, mais assure que des solutions sont en cours. En attendant, la population de BB Bahemba continue de payer le prix fort de ces dysfonctionnements.
Face à cette urgence humanitaire, la société civile lance un appel pressant aux autorités provinciales et aux personnes de bonne volonté. L’installation rapide de points d’approvisionnement en eau potable et la fourniture de médicaments essentiels constituent des mesures indispensables pour éviter une catastrophe sanitaire plus large.
La situation à BB Bahemba illustre tragiquement les défis sanitaires auxquels font face de nombreuses communautés rurales en RDC. Elle rappelle l’importance cruciale de l’accès à l’eau potable et aux soins de santé de base, deux piliers fondamentaux du développement humain qui font encore défaut dans trop de régions du pays.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
