La mort tragique de Laetitia Kifwame Lubo suite à une intervention de liposuccion à Kinshasa soulève des questions cruciales sur la sécurité des pratiques médicales dans la capitale congolaise. Cette affaire dramatique met en lumière les risques encourus par les patients lorsque les protocoles médicaux ne sont pas respectés et que le suivi post-opératoire fait défaut.
Comment une simple intervention esthétique peut-elle tourner au drame en quelques heures seulement ? La réponse semble résider dans une cascade de négligences qui auraient conduit au décès de cette mère de famille. L’autopsie aurait révélé que la victime était « vidée de son sang dans tout le corps », une conclusion qui interpelle sur les conditions dans lesquelles cette liposuccion à Kinshasa a été pratiquée.
Le cas de la clinique Le Jourdain scandalise par son manque apparent de transparence. L’établissement, situé dans le quartier huppé de la Gombe, ne porterait même pas d’enseigne visible, selon les observations sur place. Cette discrétité contraste étrangement avec la présence massive de la prétendue « Dr ML Malonda » sur les réseaux sociaux, où elle affiche ses interventions et accumule des centaines de milliers de followers.
La négligence médicale au Congo prend ici une dimension particulièrement inquiétante. Aucune assistance post-opératoire n’aurait été fournie à la patiente, aucune recommandation claire ne lui aurait été donnée, et pire encore, elle serait rentrée chez elle seule après cette intervention invasive. Le protocole médical élémentaire exige pourtant une surveillance attentive dans les heures qui suivent une anesthésie et une intervention chirurgicale.
Quels sont les véritables risques d’une liposuccion ? Cette technique qui vise à aspirer les cellules graisseuses n’est pas anodine. Elle peut entraîner des complications graves comme des embolies graisseuses, des infections, des hémorragies internes ou des réactions à l’anesthésie. Sans surveillance médicale appropriée, ces complications peuvent rapidement devenir mortelles, comme malheureusement le démontre ce décès après chirurgie esthétique en RDC.
La famille de la défunte soulève des questions fondamentales sur la régulation de la médecine esthétique en République Démocratique du Congo. La clinique Le Jourdain dispose-t-elle des autorisations nécessaires du Ministère de la Santé ? La praticienne est-elle réellement diplômée et autorisée à exercer ? Le silence persistant de l’établissement face aux demandes d’explications n’arrange rien à cette affaire qui ébranle la confiance des patients.
Au-delà du drame individuel, cette affaje révèle un problème systémique. De nombreuses cliniques opéreraient encore de manière informelle dans le pays, échappant ainsi aux contrôles sanitaires essentiels. La régulation de la médecine esthétique apparaît comme une urgence absolue pour protéger les citoyens congolais des pratiques douteuses.
Que peuvent faire les patients pour se protéger ? Vérifier systématiquement les credentials des praticiens et des établissements, s’assurer de la présence d’un suivi post-opératoire approprié, et ne pas hésiter à demander les autorisations d’exercer constituent des précautions élémentaires. La recherche de prix attractifs ne doit pas primer sur la sécurité médicale.
La mort de Laetitia Kifwame Lubo devrait servir d’électrochoc aux autorités sanitaires congolaises. Il est urgent de mettre en place un cadre réglementaire strict pour encadrer les pratiques de chirurgie esthétique et protéger la population contre les dérives potentielles. Chaque citoyen mérite de bénéficier de soins médicaux sûrs, qu’il s’agisse de médecine curative ou esthétique.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd
