À Kisangani, le cœur financier de la Tshopo bat au ralenti. Les agents de la Banque centrale du Congo (BCC) ont rompu le silence ce lundi 10 novembre, dressant un constat accablant de leurs conditions de travail lors de la clôture de la retraite stratégique présidée par le gouverneur André Wameso.
« Votre prédécesseur a amélioré le salaire à un niveau. Nous espérons qu’avec votre détermination, vous nous donnerez une rémunération digne d’un banquier central au monde », a lancé Elphie Gombo, déléguée syndicale, la voix chargée d’une lassitude partagée par tous ses collègues. Comment des professionnels responsables de la stabilité financière nationale peuvent-ils travailler avec des salaires qui ne reflètent pas l’importance de leur mission ?
Le directeur provincial Saidi Kibandwa a complété ce tableau inquiétant en énumérant les carences matérielles qui entravent quotidiennement leurs opérations. Des ordinateurs défectueux, un nombre insuffisant d’imprimantes, une connexion Internet instable, et surtout l’absence critique d’un camion fourgon pour le convoyage de fonds. Ces lacunes logistiques ne transforment-elles pas chaque opération bancaire en parcours du combattant ?
Pourtant, ces mêmes agents reconnaissent les défis majeurs auxquels fait face la Banque centrale du Congo : la stabilité financière du pays, la croissance économique nationale, et le renforcement indispensable de la formation professionnelle. Leur demande n’est-elle pas simplement légitime ? Comment peuvent-ils contribuer efficacement à ces objectifs stratégiques dans de telles conditions ?
Face à ces revendications, le gouverneur André Wameso a apporté une lueur d’espoir en assurant que ces préoccupations seraient intégrées dans le budget du plan stratégique 2026-2031 en cours d’élaboration. Mais les agents de la Banque centrale du Congo à Kisangani peuvent-ils se contenter de promesses alors que leurs difficultés sont si pressantes ?
Cette situation révèle une problématique plus large qui dépasse les murs de l’institution bancaire. Elle interroge sur la valorisation du capital humain dans nos structures financières. Si ceux qui gèrent les fonds de la nation travaillent dans la précarité, quelle confiance pouvons-nous accorder à notre système économique ?
Les conditions de travail à la BCC Kisangani ne concernent pas seulement ses agents, mais touchent à la crédibilité même de notre système financier. Les revendications des employés de la Banque centrale du Congo méritent une attention immédiate, car derrière chaque demande salariale se cache un enjeu de souveraineté économique.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net
