La commune de N’sele, située à l’est de Kinshasa, traverse une période de violences inquiétantes qui plonge les habitants dans un climat de peur permanent. Dans la nuit de jeudi à vendredi, un médecin a été froidement abattu à son domicile du quartier Mutele, victime d’une attaque d’une rare violence qui démontre la détermination des assaillants.
Comment de tels actes peuvent-ils se produire en pleine capitale congolaise ? Les témoins décrivent une scène de crime particulièrement choquante. Les agresseurs, lourdement armés, ont méthodiquement détruit trois à quatre murs pour pénétrer dans la résidence du praticien. Cette opération minutieuse révèle une préparation avancée et la certitude des criminels que les forces de l’ordre n’interviendraient pas.
La même nuit, une seconde famille a subi les assauts de ces individus dangereux. Un homme a été sauvagement frappé à la tête avec un marteau et présente une fracture de la jambe droite. Hospitalisé dans un état grave, il symbolise l’extrême violence qui s’est abattue sur cette commune périphérique.
Vingt-quatre heures seulement après ce double drame, un nouveau drame est venu endeuiller N’sele. Un jeune homme de 25 ans a perdu la vie dans le quartier Badara 1, tué par un élément des Forces Armées de la RDC lors d’une dispute. Cet incident impliquant les FARDC à N’sele soulève des questions cruciales sur le comportement des militaires et leur relation avec la population civile.
L’auditorat militaire a immédiatement ouvert une enquête sur cette affaire, mais les habitants s’interrogent : jusqu’où ira cette spirale de violence à Kinshasa ? Le bourgmestre de N’sele, Franck Mbo Nzolameso, reconnaît l’ampleur du problème sécuritaire dans sa commune.
« Le sous-CIAT aurait pu intervenir, mais au regard de l’effectif et du manque d’équipements, cela n’a pas été possible », a-t-il déclaré, pointant du doigt le sous-effectif chronique qui handicape l’action des forces de l’ordre. Face à cette situation d’urgence, des éléments de la Légion Nationale d’Intervention (LENI) ont été déployés en renfort.
La sécurité dans la commune de N’sele apparaît aujourd’hui gravement compromise. Les dispositifs de protection des domiciles, pourtant renforcés, n’ont pas suffi à décourager les assaillants. Le corps du médecin assassiné repose à la morgue de Terre Jaune, attendant que justice soit rendue.
Cette série noire interpelle les autorités nationales sur la nécessité de renforcer significativement la présence policière dans les communes périphériques. Les populations civiles réclament une protection effective et durable, alors que la confiance envers les institutions s’érode progressivement.
La violence à Kinshasa, particulièrement dans sa partie est, nécessite une réponse coordonnée et déterminée. L’insécurité à N’sele n’est-elle pas le symptôme d’un malaise plus profond qui touche l’ensemble de la capitale congolaise ? Les récentes tragédies imposent une réflexion approfondie sur les stratégies de sécurisation des zones résidentielles.
Alors que les enquêtes se poursuivent, les habitants de N’sele vivent dans l’appréhension de nouveaux incidents. La restauration de la sécurité publique dans cette commune représente un défi majeur pour les autorités locales et nationales, qui doivent impérativement retrouver la confiance des populations.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
