Dans une avancée diplomatique significative, la République Démocratique du Congo et le Rwanda ont franchi une étape cruciale dans la mise en œuvre de l’Accord de paix signé en juin dernier sous l’égide des États-Unis. Le Cadre d’intégration économique régionale, paraphé à Washington ce vendredi 7 novembre 2025, représente un tournant dans les relations entre ces deux voisins des Grands Lacs, longtemps marquées par des tensions.
La signature de cet accord intervient lors de la quatrième réunion du Comité conjoint de surveillance, supervisée par la sous-secrétaire d’État et le conseiller pour l’Afrique des États-Unis. Ce cadre ambitieux définit des axes concrets de coopération économique, de développement et d’investissement, visant à transformer les dividendes de la paix en bénéfices tangibles pour les populations locales. Mais cette initiative suffira-t-elle à consolider durablement la paix dans la région ?
Le communiqué du Département d’État américain reconnaît explicitement les retards accumulés dans la mise en œuvre de l’Accord de paix entre la RDC et le Rwanda. Face à ce constat, les parties se sont engagées à redoubler d’efforts pour rattraper le temps perdu. La médiation américaine continue de jouer un rôle central dans ce processus délicat, témoignant de l’engagement persistant de Washington dans la stabilisation de la région.
Parallèlement, le processus de Doha poursuit son cours, avec des développements notables concernant les négociations entre la RDC et l’AFC/M23. Le Qatar a présenté un état des lieux des discussions, particulièrement sur la question sensible des échanges de prisonniers. Les participants ont convenu d’actions immédiates pour neutraliser la menace représentée par le groupe armé des FDLR et ses alliés, tout en avançant dans le désengagement des forces et la levée des mesures défensives rwandaises.
La première convocation du mécanisme de surveillance du cessez-le-feu, le 5 novembre, a été saluée comme une étape prometteuse. Cependant, les défis restent considérables. Les parties ont souligné la nécessité de s’abstenir de toute action ou rhétorique hostile pouvant compromettre les fragiles avancées réalisées. La coopération économique RDC-Rwanda représente-t-elle la clé pour briser le cycle de violence dans les Grands Lacs ?
L’intégration régionale en Afrique centrale se profile comme un objectif stratégique, mais sa réalisation dépendra de la capacité des acteurs à dépasser les méfiances historiques. Le Cadre d’intégration économique pourrait servir de catalyseur pour une transformation plus profonde des relations entre Kinshasa et Kigali. Les observateurs suivent avec attention l’évolution de ce processus de paix dans les Grands Lacs, conscient que chaque avancée, aussi modeste soit-elle, contribue à construire les fondations d’une stabilité durable.
Les deux pays ont exprimé leur engagement commun à maintenir l’élan du processus de paix et à capitaliser sur les progrès accomplis. Cette volonté affichée contraste avec les difficultés pratiques de mise en œuvre, mais témoigne d’une reconnaissance mutuelle des bénéfices potentiels d’une normalisation complète des relations. La médiation américaine continue de fournir le cadre nécessaire pour surmonter les obstacles persistants.
Alors que la région des Grands Lacs se trouve à la croisée des chemins, la mise en œuvre effective de ces engagements déterminera l’avenir des relations entre la RDC et le Rwanda. La communauté internationale, particulièrement les États-Unis et le Qatar, maintient sa vigilance pour s’assurer que les promesses se traduisent en actions concrètes. Le chemin vers une paix durable reste semé d’embûches, mais les récents développements offrent un motif d’optimisme mesuré.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
