Dans le paysage économique africain en mutation, la République Démocratique du Congo positionne résolument ses pions sur l’échiquier de la coopération internationale. Le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Economie nationale, Daniel Mukoko Samba, a délivré un message stratégique lors d’un panel dédié aux investissements Chine RDC à Jinhua, traçant les contours d’une nouvelle ère dans les relations économiques bilatérales.
Face à un auditoire d’entrepreneurs et d’investisseurs chinois réunis à l’hôtel Marriott, le ministre a déployé un argumentaire économique solidement étayé. « Malgré les tensions, la RDC a su préserver une économie résiliente, avec des taux de croissance du PIB positifs ces dernières années », a-t-il affirmé, reconnaissant simultanément les défis sécuritaires dans l’Est du pays tout en soulignant la robustesse macroéconomique nationale. Cette déclaration intervient dans un contexte où les partenariats économiques RDC Chine cherchent à se consolider sur des bases plus durables.
La vision exposée par Daniel Mukoko Samba dépasse largement le traditionnel cadre extractif. Le ministre a plaidé pour un modèle de coopération économique sino-congolaise fondé sur la prospérité partagée, insistant sur la nécessité d’une « intégration structurelle de l’économie nationale ». Comment les investissements chinois pourraient-ils véritablement transformer l’économie congolaise ? La réponse du ministre fut sans équivoque : « Les investissements chinois en RDC doivent contribuer à insérer l’économie congolaise dans les chaînes de valeur mondiales », générant ainsi de la valeur ajoutée locale et favorisant un transfert de compétences significatif.
L’argument démographique constitue un pilier central de cette nouvelle stratégie d’attraction des investissements. Le ministre a projeté une image d’avenir particulièrement attractive : « La jeunesse de notre population fait de notre pays l’un des rares au monde qui, jusqu’en 2100, comptera encore plus de 30 % de jeunes ». Cette donnée capitalise sur un dividende démographique exceptionnel, présentant la RDC non seulement comme un réservoir de main-d’œuvre dynamique mais aussi comme un immense marché consommateur en devenir.
La participation du ministre au forum coopération sino-africaine 2025 (FOCAF) a permis d’élargir cette vision à l’échelle continentale. Dans son intervention, Daniel Mukoko Samba a affirmé que la RDC « ne souhaite pas demeurer comme un simple exportateur de matières brutes ». Cette déclaration s’inscrit parfaitement dans l’Agenda 2063 de l’Union africaine, qui ambitionne d’accélérer la transformation économique du continent. La croissance PIB RDC ne saurait ainsi reposer uniquement sur l’exportation de ressources naturelles non transformées.
La dimension stratégique de cette coopération a été renforcée par une rencontre bilatérale avec Wang Cheng, Vice-secrétaire du Comité provincial du PCC pour le Zhejiang. Cette entreprise a permis de saluer la longue histoire de coopération entre les deux pays, particulièrement dans les secteurs des infrastructures et des mines, et plus récemment dans le cadre du projet d’extension de la ville de Kinshasa. La coopération économique sino-congolaise apparaît ainsi comme un vecteur de modernisation des sociétés, dépassant le simple cadre du transfert de technologies.
L’approche privilégiée par les autorités congolaises mise sur la profondeur des échanges plutôt que sur leur volume. Le ministre a relevé que les relations entre les deux pays « sont d’autant plus dynamiques lorsqu’elles reposent sur des contacts directs entre les citoyens, les entrepreneurs et la jeunesse des deux espaces ». Cette orientation vers une coopération décentralisée et humaine pourrait constituer le véritable levier de transformation des investissements Chine RDC en opportunités de développement durable.
Le positionnement de la RDC dans ce nouveau paradigme de coopération sino-africaine témoigne d’une maturation stratégique remarquable. En passant d’une logique de rente extractive à une vision intégrée de création de valeur partagée, le pays pose les bases d’un partenariat économique transformateur. La réussite de cette transition dépendra de la capacité des acteurs à concrétiser cette vision en projets tangibles, bénéfiques tant pour la croissance PIB RDC que pour la pérennité des partenariats économiques RDC Chine.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd
