La visite du vice-Premier ministre, ministre de la Défense nationale, Guy Kabombo Muadiamvita, à Kisangani s’achève sur des promesses de modernisation et un discours martial adressé aux nouvelles recrues des FARDC. Ce déplacement dans la province de la Tshopo, clôturé ce vendredi 7 novembre au camp d’entraînement de Bahuma, révèle-t-il une nouvelle stratégie du gouvernement pour redorer le blason d’une armée souvent critiquée ?
Sur le terrain, le ministre a officiellement lancé le processus de modernisation des casernes, un chantier ambitieux qui interroge sur les capacités réelles de l’État à transformer concrètement les conditions de vie des militaires. Cette annonce, faite devant les nouvelles recrues, sonne comme un engagement fort, mais ne risque-t-elle pas de rester lettre morte comme tant d’autres projets similaires ?
La mission ministre défense Kisangani a également été marquée par un arrêt significatif au centre d’instruction de Lokosa, où Guy Kabombo Muadiamvita a présidé une séance de travail approfondie sur les conditions de formation des militaires. Cette attention portée aux infrastructures de formation démontre une conscience des lacunes persistantes dans le dispositif militaire congolais. Le ministre joue-t-il ici la carte de la transparence ou celle de la communication politique ?
L’accent mis sur les nouvelles recrues militaires RDC lors de causeries morales témoigne d’une volonté d’ancrer le patriotisme et la discipline comme piliers fondamentaux de l’engagement militaire. « Je vous remercie pour votre patriotisme et votre engagement volontaire », a déclaré le ministre, insistant sur l’importance de la discipline envers la patrie. Ce discours traditionnel suffira-t-il à endiguer les défis multiples auxquels font face les jeunes soldats congolais ?
La présence du lieutenant-général Ychaligonza, chef d’état-major général adjoint, aux côtés du vice-Premier ministre, n’est pas anodine. Elle souligne l’importance stratégique que Kinshasa accorde à cette mission et la nécessité d’afficher une unité de commandement dans une région où les enjeux sécuritaires restent prégnants. Cette démonstration d’autorité conjointe vise-t-elle à rassurer la population ou à envoyer un message aux groupes armés encore actifs dans l’Est du pays ?
Le soutien concret apporté aux épouses et veuves des militaires des FARDC constitue un volet social non négligeable de cette visite. Cette attention portée aux familles des soldats représente-t-elle une véritable prise de conscience des conditions précaires dans lesquelles vivent de nombreux militaires et leurs proches, ou n’est-elle qu’un geste politicien destiné à améliorer l’image des autorités ?
La modernisation des casernes FARDC, si elle se concrétise, pourrait marquer un tournant dans la professionnalisation de l’armée congolais. Mais le ministre mesure-t-il l’ampleur des défis à relever ? Entre corruption endémique, manque de moyens chronique et désorganisation structurelle, la tâche s’annonce herculéenne pour Guy Kabombo Muadiamvita et son équipe.
Le centre instruction Lokosa, visité en amont de la cérémonie de clôture, apparaît comme un symbole des efforts entrepris pour améliorer la formation militaire. Pourtant, derrière les discours officiels, la réalité des conditions d’apprentissage des nouvelles recrues interroge sur la capacité des autorités à véritablement transformer l’institution militaire.
Alors que le ministre repart vers la capitale, la question centrale demeure : cette mission à Kisangani marque-t-elle le début d’une réelle transformation des FARDC ou n’est-elle qu’un énième exercice de communication gouvernementale ? L’avenir nous dira si les promesses de modernisation des casernes et d’amélioration des conditions de vie des militaires se concrétiseront ou rejoindront le cimetière des bonnes intentions non réalisées.
La réussite de cette mission ministre défense Kisangani se jugera à l’aune des réalisations concrètes qui suivront. Entre les déclarations d’intention et la réalité du terrain, le fossé reste immense. Guy Kabombo Muadiamvita pourra-t-il le combler ou son passage au ministère de la Défense restera-t-il comme celui d’un autre technocrate incapable de réformer en profondeur l’institution militaire ?
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net
