L’hémicycle du Palais du Peuple connaît une nouvelle séquence électorale déterminante avec le dépôt, ce vendredi 7 novembre, de la candidature du député Van Kapenga au prestigieux poste de Rapporteur adjoint du Bureau de l’Assemblée nationale. Cet élu de la circonscription de Lukunga à Kinshasa, porté par la Dynamique Progressiste Révolutionnaire (DYPRO) de Constant Mutamba, incarne l’unique candidat investi par cette mouvance politique, dans un contexte institutionnel marqué par les récentes démissions de Vital Kamerhe et Dominique Munongo.
La stratégie de la DYPRO, en présentant un candidat unique pour ce poste clé, interroge sur les ambitions réelles de Constant Mutamba au sein de l’échiquier politique congolais. Le député Van Kapenga représente-t-il simplement un pion dans un jeu d’influence plus vaste, ou incarne-t-il une véritable alternative dans la gouvernance parlementaire ? La réponse se dessinera progressivement à travers le processus électoral en cours, dont le calendrier a été scrupuleusement défini par le Bureau de l’Assemblée nationale.
Le cadre réglementaire établi pour ces élections du bureau assemblée nationale impose des conditions rigoureuses aux postulants. Chaque candidat doit produire une lettre d’investiture signée par sa famille politique, une pièce d’identité valide, une photographie format passeport et un curriculum vitae détaillé comportant la formule sacramentelle : « Je jure sur l’honneur que les renseignements ci-dessus sont sincères et exacts. » Cette formalisation poussée témoigne de la volonté affichée de transparence après les turbulences ayant conduit aux démissions des précédents titulaires.
Le chronogramme électoral, présenté en plénière par le rapporteur Jacques Djoli, suit un déroulement méthodique. Après la phase de dépôt des candidatures close ce vendredi, la commission spéciale et temporaire examinera les dossiers ce samedi 8 novembre. La publication de la liste définitive des candidatures retenues interviendra le lundi 10 novembre, précédant une campagne électorale condensée sur deux jours seulement. La séance plénière du jeudi 13 novembre consacrera l’élection et l’installation du Président et du Rapporteur adjoint élus.
Ces élections s’inscrivent dans le sillage des démissions Vital Kamerhe et Dominique Munongo, survenues après des pétitions réclamant leur destitution. L’éviction de ces figures emblématiques a créé un vide institutionnel que les différentes formations politiques s’empressent de combler. La démission Vital Kamerhe, en particulier, a ouvert une brèche dans laquelle s’engouffrent ambitieux et stratèges politiques, chacun y voyant l’opportunité d’asseoir son influence au sein de la Chambre basse.
Du côté de la majorité parlementaire, l’Union sacrée de la Nation (USN) a désigné Aimé Boji comme candidat unique à la présidence de l’Assemblée nationale, mettant fin aux spéculations après le dépôt de douze candidatures initiales. Cette unification derrière un seul candidat contraste avec les divisions apparentes dans le camp de l’opposition concernant le poste de Rapporteur adjoint. La bataille pour ce second poste clé promet d’être âpre, chaque formation cherchant à tirer son épingle du jeu dans cette recomposition du paysage parlementaire.
La candidature Van Kapenga positionne la DYPRO de Constant Mutamba comme un acteur déterminant dans ces négociations. Le choix de présenter un élu de Lukunga, bastion politique de la capitale, n’est certainement pas anodin. Cette circonscription urbaine, théâtre d’enjeux socio-économiques majeurs, pourrait constituer un atout dans la course à la représentativité parlementaire. Mais au-delà des considérations géographiques, c’est la capacité de la DYPRO à imposer son candidat face à d’autres prétendants qui sera scrutée avec attention.
Le processus en cours représente un test décisif pour la jeune DYPRO de Constant Mutamba. Sa capacité à faire élire son candidat au poste de Rapporteur adjoint mesurera son influence réelle au sein de l’institution parlementaire. Dans un contexte où les alliances se font et se défont au gré des intérêts particuliers, l’élection de Van Kapenga constituerait une victoire symbolique majeure pour cette formation politique encore en construction.
La crédibilité de l’Assemblée nationale toute entière se joue dans cette élection. Après les remous ayant conduit aux démissions des précédents dirigeants, l’institution parlementaire peut-elle retrouver sa sérénité ? Les députés sauront-ils dépasser leurs divisions pour doter l’Assemblée d’une direction capable d’assurer sa mission constitutionnelle ? Les jours à venir apporteront des éléments de réponse déterminants pour l’avenir de la démocratie congolaise.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd
