La communauté éducative congolaise est en deuil. Ce samedi 8 novembre 2025, Madame Bonnette Elombe, cette enseignante dont les méthodes pédagogiques innovantes avaient conquis les cœurs, a été inhumée au cimetière de Nécropole dans la commune de la N’sele, sous le regard attristé de centaines de personnes venues lui rendre un dernier hommage.
Qui était cette femme dont le décès à seulement 29 ans a provoqué une telle émotion à Kinshasa et au-delà ? Comment cette jeune enseignante a-t-elle réussi à marquer durablement le paysage éducatif de la République Démocratique du Congo ?
À l’espace Ave Maria, devant une assistance composée d’autorités du Ministère de l’Éducation nationale, de la Coordination du PEQIP, de ses élèves et de nombreux admirateurs, Bonnette Elombe a été célébrée comme une « enseignante engagée, symbole de la vocation, d’innovation et de patriotisme ». Les larmes coulaient librement parmi ceux qui avaient connu son dévouement exceptionnel pour l’enseignement primaire en RDC.
Dans son oraison funèbre, Madame Wali Belade, Coordinatrice nationale du Projet d’Amélioration de la Qualité de l’Enseignement Primaire (PEQIP), a rendu un hommage appuyé à la défunte, la décrivant comme « Ambassadrice de la valorisation et de la féminisation de la fonction enseignante ». Selon elle, Bonnette Elombe laisse « un vide immense de porte-étendard d’une des priorités du Ministère de l’Éducation nationale ».
Née en 1996 et décédée le 20 octobre dernier, cette pédagogue hors pair s’était fait connaître par ses méthodes d’encadrement révolutionnaires. Qui n’a pas vu ces vidéos où elle entonnait des chansons éducatives, exhibait des pas de danse joyeux et transformait sa salle de classe en un espace d’apprentissage ludique ? Ses animations, largement partagées sur les réseaux sociaux, avaient fait d’elle une véritable star des méthodes pédagogiques innovantes au Congo.
« La joie doit accompagner les enfants dans les salles de classe pour qu’ils soient mieux disposés à apprendre », affirmait-elle dans une vidéo TikTok devenue virale. Cette philosophie éducative, elle l’appliquait quotidiennement à l’école primaire 7 Yolo-sud, où ses élèves l’avaient affectueusement surnommée « Maman Bonnette ».
Mais au-delà de son approche joyeuse de l’enseignement, que représentait vraiment Bonnette Elombe pour le système éducatif congolais ? Elle incarnait cette nouvelle génération d’enseignants qui comprennent que l’éducation ne se limite pas à transmettre des connaissances, mais doit aussi éveiller la curiosité et le plaisir d’apprendre.
Le projet PEQIP, dont elle était l’une des ambassadrices les plus visibles, perd ainsi une de ses figures les plus emblématiques. Son décès prématuré soulève des questions cruciales sur la reconnaissance du métier d’enseignant en RDC et sur l’importance de valoriser ces éducateurs qui transforment quotidiennement l’avenir de notre nation.
Aujourd’hui, alors que la communauté éducative pleure cette perte immense, une question demeure : qui reprendra le flambeau de cette innovatrice pédagogique ? Comment perpétuer son héritage fait de passion, de créativité et d’amour pour les enfants ? La réponse se trouve peut-être dans l’inspiration qu’elle a semée chez ses collègues et dans les cœurs de ses nombreux élèves.
Le décès de Bonnette Elombe nous rappelle cruellement la valeur inestimable de ces enseignants dévoués qui, chaque jour, façonnent l’avenir de la République Démocratique du Congo. Son souvenir restera gravé dans la mémoire collective comme celui d’une femme qui a su redonner ses lettres de noblesse à la profession enseignante.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Actualite.cd
