La société minière Punia Kasese Mining (PKM) traverse une crise profonde qui menace son existence même dans le territoire de Punia, au Maniema. L’envahissement massif de ses périmètres par des creuseurs artisanaux représente un défi sécuritaire et opérationnel majeur, selon l’alerte lancée par Me Eloi Bundibulya, avocat-conseil de l’entreprise, lors de la deuxième édition de la conférence sur les mines, l’énergie et les infrastructures à Kindu.
Comment une entreprise minière peut-elle fonctionner efficacement lorsque ses sites d’exploitation sont systématiquement envahis ? Cette question cruciale se pose avec acuité pour PKM, confrontée à une situation qui dépasse ses capacités de gestion. Me Bundibulya a souligné l’urgence d’une intervention des autorités provinciales et nationales pour rétablir l’ordre dans ce secteur stratégique.
La problématique des creuseurs artisanaux au Maniema n’est pas nouvelle, mais son ampleur dans le périmètre de Punia Kasese Mining atteint des proportions alarmantes. L’avocat a révélé que de nombreuses entités de traitement, négociants et coopératives opèrent illégalement dans la zone minière sans avoir conclu d’accord avec PKM, créant ainsi un environnement économique parallèle qui sape les investissements légitimes.
Au-delà des défis sécuritaires, la société minière PKM doit composer avec une pénurie chronique d’électricité qui paralyse ses opérations. « Aucune mine industrielle ne peut se développer sans énergie », a martelé Me Bundibulya, soulignant l’impérieuse nécessité de réhabiliter la centrale électrique locale. Cette réhabilitation nécessite cependant des moyens techniques et financiers considérables que l’entreprise peine à mobiliser dans le climat actuel d’insécurité.
La crise minière à Punia illustre les tensions persistantes entre exploitation industrielle et artisanale en RDC. Alors que le gouvernement cherche à rationaliser le secteur minier pour maximiser les recettes publiques, la réalité sur le terrain révèle les limites de cette approche. Les creuseurs artisanaux, souvent issus des communautés locales, considèrent ces sites comme leur unique source de revenus, créant ainsi un conflit d’intérêts difficile à résoudre.
L’appel à l’application stricte du Code minier pour PKM soulève des questions fondamentales sur la gouvernance du secteur extractif congolais. Comment concilier les impératifs de développement industriel avec les réalités socio-économiques locales ? La réponse à cette équation complexe déterminera l’avenir non seulement de Punia Kasese Mining, mais aussi de l’ensemble du secteur minier artisanal au Maniema.
Les conséquences économiques de cette situation sont multiples. D’un côté, PKM voit ses investissements compromis et sa capacité productive réduite. De l’autre, l’État congolais perd des revenus fiscaux potentiels tandis que les communautés locales subissent les contrecoups d’un environnement économique instable. Cette crise minière à Punia représente ainsi un cas d’école des défis auxquels fait face l’industrie extractive en RDC.
La réhabilitation des infrastructures énergétiques apparaît comme une condition sine qua non pour relancer les activités de PKM. Sans électricité fiable, comment une mine industrielle peut-elle espérer fonctionner à pleine capacité ? Cette question technique cache en réalité un enjeu politique et économique de taille : la volonté réelle des autorités de créer un environnement propice aux investissements miniers durables.
L’intervention des autorités provinciales et nationales devient donc cruciale pour débloquer cette situation. La crise que traverse Punia Kasese Mining dépasse le simple cadre d’un conflit local et s’inscrit dans les défis structurels du secteur minier congolais. Sa résolution nécessitera une approche coordonnée associant sécurité, développement communautaire et réformes sectorielles.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
