Le quotidien des habitants de Bongandanga, dans la province de la Mongala, est bouleversé par une impressionnante tête d’érosion de cinq mètres de profondeur et dix mètres de longueur qui s’est ouverte en plein cœur de leur cité. Depuis une semaine, cette faille béante paralyse toutes les activités socio-économiques de la région, créant une situation de crise sans précédent.
« Il n’y a plus de passage. Les personnes qui quittent le port ne peuvent plus atteindre le bâtiment administratif. Les vendeuses de chikwangue ne peuvent plus se rendre au marché de Bongandanga », témoigne Barthélemy Lotanda, coordonnateur de la société civile locale. Son constat est sans appel : la circulation est totalement bloquée à l’endroit effondré, où motos, vélos et véhicules ne peuvent plus accéder.
Comment une communauté entière peut-elle se retrouver ainsi coupée du monde ? La réponse se trouve dans cette impressionnante érosion Bongandanga qui a sectionné la route nationale 6 RDC, empêchant les usagers venant du port d’atteindre le bâtiment administratif. Cette artère vitale, essentielle au commerce et aux déplacements, n’est plus qu’un souvenir.
La société civile Mongala tire la sonnette d’alarme. Selon la coordination des Forces vives du territoire de Bongandanga, il s’agit d’une tête d’érosion en perpétuelle progression, qui a fini par détruire une portion de la route située à près de 100 mètres du centre-ville. Une situation d’autant plus préoccupante que les activités paralysées Mongala impactent l’ensemble de l’économie locale.
L’OVD Bongandanga, l’Office des voiries et drainage, se trouve au cœur des préoccupations. Félix Bamba, administrateur du territoire actuellement en déplacement à Kinshasa, reconnaît la gravité de la situation. « Les travaux de l’OVD ont été suspendus à l’endroit effondré », confirme-t-il, précisant que quelques engins lourds sont bloqués de l’autre côté de la rive, faute de bacs ou de bateaux pour les transporter.
Mais comment en est-on arrivé à cette situation critique ? L’autorité territoriale pointe du doigt l’abondance des pluies qui s’abattent sur la cité de Bongandanga, rendant impossible la maîtrise de l’érosion. Pendant ce temps, la population doit faire face à des difficultés croissantes pour accéder aux services essentiels et poursuivre ses activités économiques.
Les conséquences de cette paralysie sont multiples et profondes. Les marchés désertés, les commerces fermés, les familles séparées – autant de réalités qui frappent de plein fouet une population déjà vulnérable. La route nationale 6 RDC, normalement symbole de connection et de développement, est devenue le théâtre d’un isolement progressif.
Que faire face à cette urgence ? La société civile locale appelle à une intervention rapide et coordonnée. La situation actuelle met en lumière la fragilité des infrastructures dans la région et la nécessité d’une approche préventive face aux phénomènes d’érosion. L’OVD Bongandanga se retrouve sous les projecteurs, avec la lourde tâche de rétablir la circulation dans des conditions particulièrement difficiles.
Au-delà de la simple réparation d’une route, c’est tout un écosystème économique et social qu’il faut reconstruire. Les activités paralysées Mongala représentent autant de vies bouleversées, de projets suspendus, d’espoirs mis en pause. La résilience des habitants de Bongandanga est mise à l’épreuve, alors qu’ils doivent inventer de nouvelles façons de vivre et de travailler malgré cet obstacle naturel.
Cette crise pose des questions fondamentales sur l’aménagement du territoire et la prévention des risques naturels en République Démocratique du Congo. Comment mieux anticiper ces phénomènes d’érosion ? Quels moyens mettre en œuvre pour protéger durablement les populations et leurs activités ? La situation à Bongandanga doit servir d’électrochoc pour une prise de conscience collective.
En attendant des solutions durables, les habitants de Bongandanga continuent de faire preuve d’une ingéniosité remarquable pour contourner l’obstacle. Mais jusqu’à quand pourront-ils tenir ? La réponse dépendra de la rapidité et de l’efficacité de l’intervention des autorités compétentes, notamment de l’OVD Bongandanga, face à cette érosion qui ne cesse de progresser.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net
