Dans un contexte où la fracture numérique frappe particulièrement les femmes en République Démocratique du Congo, une lueur d’espoir émerge du côté de Kinshasa. Ce mardi 4 novembre 2025, quarante et une personnes, dont quarante femmes et un homme, ont officiellement reçu leur certification en intelligence artificielle et informatique lors d’une cérémonie organisée par Femintech au Silikin Village.
Mais pourquoi cet engagement si particulier en faveur de l’éducation numérique des femmes ? La réponse se trouve dans les chiffres alarmants révélés par des organisations internationales comme l’Unesco. Les femmes congolaises restent encore trop souvent en retrait dans les filières technologiques, créant ainsi un déséquilibre qui pénalise l’ensemble de l’écosystème numérique national.
« Femintech est une institution lancée en 2017, afin de promouvoir l’éducation numérique de la jeune fille, pour combler la fracture numérique et la fracture de genre », explique Marie Laure Lepas Kanda, présidente sortante de l’organisation. Cette vision trouve aujourd’hui sa concrétisation à travers des formations complètes couvrant l’alphabétisation digitale, l’intelligence artificielle et la programmation.
Le programme de formation en intelligence artificielle proposé par Femintech représente bien plus qu’un simple apprentissage technique. Il s’agit d’un véritable tremplin professionnel pour ces femmes qui, jusqu’alors, n’avaient peut-être pas imaginé pouvoir évoluer dans ce secteur. Depuis le lancement des activités, près de mille femmes ont déjà bénéficié de ces formations certifiantes, créant ainsi une communauté grandissante de professionnelles du numérique.
La cérémonie de certification a également été marquée par un moment symbolique fort : la passation de flambeau entre la présidente sortante et sa successeure, Makoura Ouatara. Cette transition s’effectue dans la continuité, avec l’engagement ferme de poursuivre la mission initiale tout en l’adaptant aux nouveaux défis technologiques.
« Nous allons continuer ce que nous avons déjà commencé, ensemble avec nos partenaires, notamment l’Unicef », affirme la nouvelle présidente. « Nous allons aussi promouvoir les formations en ligne, notamment à partir des téléphones. Nous allons également aller à la quête d’un grand nombre de partenaires, dans le but d’avoir plus de matériels, dont des ordinateurs. »
Cette vision stratégique s’accompagne d’une diversification des types de formation, répondant ainsi aux besoins changeants du marché de l’emploi congolais. L’accent reste néanmoins fixé sur l’autonomisation économique des femmes à travers l’acquisition de compétences numériques solides.
Le témoignage de Rachel Minalumbu, l’une des bénéficiaires, illustre parfaitement l’impact transformateur de ces programmes. « Cette formation m’a ouvert les yeux sur le potentiel que nous avons, nous les femmes, dans le monde du numérique. Aujourd’hui, je me sens très prête à apporter ma pierre à la transformation digitale de notre pays. »
Femintech continue ainsi son combat contre les inégalités de genre dans le secteur technologique, offrant des formations complètes en alphabétisation numérique, informatique, cybersécurité, marketing digital et gestion de bases de données. Cette approche holistique permet aux femmes de se positionner comme des actrices majeures de la révolution numérique en RDC.
Alors que le monde s’oriente vers une économie de plus en plus digitalisée, ces certifications en intelligence artificielle représentent-elles le passeport pour l’emploi de demain ? La réponse semble affirmative, surtout pour ces femmes qui, grâce à Femintech, peuvent désormais envisager leur avenir professionnel sous un angle résolument moderne et prometteur.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Actualite.cd
