La Commission électorale nationale indépendante (CENI) se trouve une nouvelle fois sous le feu des critiques. Dans sa dernière publication, l’Institut congolais de recherche Ebuteli jette un pavé dans la mare en pointant du doigt les lacunes béantes de la feuille de route électorale 2025-2029. Cette analyse tombe à pic alors que la machine électorale congolaise s’apprête à entamer un nouveau cycle crucial pour la consolidation démocratique.
Comment expliquer que la CENI RDC ait pu dévoiler un calendrier électoral couvrant quatre années sans avoir préalablement soumis le rapport général du cycle précédent ? Cette omission flagrante, contraire aux dispositions de la loi organique, interroge sur le sérieux des fondements de cette planification. L’Institut Ebuteli ne s’arrête pas là dans son réquisitoire, dénonçant également l’absence totale de clarification concernant les élections locales promises mais jamais organisées.
La gouvernance électorale post-2027 représente le point nodal des inquiétudes soulevées. La note thématique soulève une question fondamentale : qui pilotera les élections de 2028 alors que le mandat des membres actuels de la CENI expire en octobre 2027, soit une année avant la tenue des scrutins ? Cette incohérence temporelle dans la feuille de route électorale pourrait-elle compromettre la crédibilité du prochain cycle ?
Face à ces anomalies, Ebuteli propose des réformes institutionnelles RDC concrètes. L’institut recommande l’instauration d’un calendrier de désignation anticipée des futurs commissaires, respectant ainsi la disposition légale prévoyant l’ouverture du processus 90 jours avant l’expiration du mandat. Une mesure qui éviterait le risque d’un vide institutionnel préjudiciable à la stabilité électorale.
La restauration de la confiance passe impérativement, selon les experts, par la transmission du rapport général à l’Assemblée nationale, permettant ainsi un audit approfondi par la Cour des comptes. Cette transparence constituerait le premier pilier d’une feuille de route électorale véritablement crédible, aux côtés de la redevabilité et de la coopération interinstitutionnelle.
Alors que la CENI se réfugie dans un silence éloquent, son site officiel tente de rassurer en rappelant le dépôt annuel de rapports au Parlement avant le 30 avril. Mais cette communication institutionnelle suffira-t-elle à apaiser les craintes légitimes concernant le calendrier électoral 2025-2029 ? La balle est désormais dans le camp de l’institution électorale, sommée de répondre aux interrogations qui entachent sa feuille de route.
Les réformes institutionnelles RDC dans le domaine électoral représentent-elles une priorité pour les autorités ? La crédibilité du processus démocratique congolais se joue aujourd’hui dans la capacité de la CENI à transformer ses promesses en actes concrets. Le temps presse et la confiance des citoyens s’érode à mesure que les incohérences s’accumulent dans la planification électorale.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net
