La jeunesse environnementale congolaise crie au scandale institutionnel. L’Association des Jeunes Environnementalistes du Congo (AJEC) vient de lancer un pavé dans la mare gouvernementale, dénonçant avec véhémence une décision du ministère de l’Environnement qui fragilise la représentation nationale à la COP30. Comment expliquer que des députés soient missionnés pour des négociations climatiques sans l’expertise des jeunes formés spécifiquement pour ces enjeux ?
Le cœur du litige réside dans cet ordre de mission COP30 signé par la ministre du MEDD-NEC, autorisant cinq parlementaires à représenter la RDC pendant quatorze jours à Belém. Une décision prise dans l’ombre, sans consultation des spécialistes climatiques nationaux, créant une fracture dangereuse entre les institutions et l’expertise locale. L’AJEC dénonce cette exclusion des jeunes experts climatiques RDC comme une faute stratégique majeure dans un contexte où les négociations internationales demandent une technicité pointue.
Mais le malaise institutionnel va plus loin. L’association pointe du doigt une violation inquiétante du principe de séparation des pouvoirs environnement. Un membre du gouvernement qui mandate des parlementaires ? Cette pratique, selon l’AJEC, brouille les frontières constitutionnelles et administrative. « Ni ces députés ni l’actuelle ministre Environnement RDC ne semblent maîtriser ni respecter leurs statuts et rôles respectifs », peut-on lire dans le communiqué cinglant.
La situation révèle une crise de gouvernance environnementale profonde. Alors que la RDC possède l’un des plus importants puits de carbone de la planète avec sa forêt tropicale, sa représentation aux instances climatiques internationales semble minée par des conflits institutionnels. L’efficacité des négociations congolaises à la COP30 s’en trouve compromise, alors même que l’urgence climatique exige une coordination sans faille entre tous les acteurs.
L’AJEC COP30 sonne l’alarme : cette décision crée un précédent dangereux. En marginalisant l’expertise jeune, le ministère prive la délégation congolaise de compétences cruciales pour défendre les intérêts nationaux. Les jeunes environnementalistes, formés aux arcanes complexes des négociations climatiques, se retrouvent relégués au rang de spectateurs alors qu’ils devraient être aux avant-postes.
Face à cette « ignorance institutionnelle » dénoncée par l’AJEC, l’association exige trois mesures immédiates : l’annulation pure et simple de l’ordre de mission litigieux, une clarification urgente des rôles entre exécutif et législatif dans les processus climatiques, et l’intégration systématique des jeunes experts dans toutes les délégations internationales. La crédibilité environnementale de la RDC est en jeu, tout comme l’avenir de sa gouvernance climatique.
Cette affaire dépasse le simple conflit institutionnel. Elle questionne la capacité de la RDC à porter une voix forte et unie dans les arènes climatiques internationales. Comment prétendre défendre la forêt congolaise quand la maison brûle de l’intérieur ? La jeunesse environnementale, lanceuse d’alerte, refuse de voir sacrifiée l’expertise nationale sur l’autel des querelles de pouvoir.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: mediacongo.net
