L’Université officielle de Mbuji-Mayi a marqué un tournant décisif dans l’amélioration des soins de santé maternelle en organisant sa première journée gynéco-obstétricale ce dimanche 2 novembre. Cet événement scientifique d’envergure régionale s’est concentré sur l’optimisation des pratiques liées à la césarienne, une intervention chirurgicale cruciale qui sauve des vies mais qui nécessite une maîtrise technique impeccable.
Pourquoi une formation spécifique sur la césarienne à Mbuji-Mayi reste-t-elle si essentielle ? La réponse réside dans les chiffres alarmants de la mortalité maternelle en République Démocratique du Congo, particulièrement dans les régions du Kasaï. Cette journée gynéco-obstétricale représente ainsi une lueur d’espoir concrète pour des milliers de femmes enceintes de la région.
Le Dr Célestin Kadima, chef du département de gynécologie-obstétrique, a insisté sur un point fondamental : la médecine évolue constamment. « Imaginez-vous conduire une voiture avec un permis obtenu il y a vingt ans, sans jamais vous mettre à jour sur les nouvelles réglementations et technologies ? C’est exactement la même chose pour la pratique médicale », explique-t-il avec une analogie frappante. Les protocoles de césarienne se perfectionnent régulièrement, et chaque amélioration technique peut faire la différence entre la vie et la mort.
Au-delà de la technique chirurgicale pure, la formation a abordé des aspects souvent négligés mais vitaux. La préparation psychologique des patientes avant une césarienne à Mbuji-Mayi a été longuement discutée. Comment expliquer clairement l’intervention à une femme anxieuse ? Quels sont les droits des patientes dans un contexte où l’information médicale reste parfois parcellaire ? Autant de questions cruciales qui ont trouvé des réponses pratiques durant cette journée de renforcement capacitaire.
Les participants, venus des provinces du Kasaï Central, du Sankuru et de la Lomami, ont particulièrement apprécié les modules sur l’anesthésie et la surveillance post-opératoire. Saviez-vous que les complications post-césarienne représentent près de 40% des décès maternels évitables dans certaines structures de santé de la région ? Ce chiffre illustre l’urgence de telles formations en gynécologie en RDC.
L’intégration de cette initiative dans le programme national de maternité gratuite constitue un autre aspect innovant. Comment maintenir des standards de qualité élevés lorsque les soins deviennent gratuits ? La réponse semble résider dans ce type de formation continue qui équipe les professionnels de santé des outils nécessaires pour optimiser leurs pratiques médicales en RDC.
Les organisateurs envisagent déjà de pérenniser cet événement, transformant ainsi Mbuji-Mayi en pôle d’excellence pour la santé maternelle dans le Grand Kasaï. Cette vision à long terme pourrait radicalement transformer le paysage sanitaire d’une région où l’accès à des soins obstétricaux de qualité reste un défi quotidien.
Quels impacts concrets les femmes pourront-elles observer dans les maternités de la région ? Une réduction des complications post-opératoires, une meilleure prise en charge de la douleur, et surtout, une communication plus transparente avec le personnel soignant. La césarienne n’est plus perçue comme une simple intervention technique, mais comme un parcours de soins global qui respecte la dignité et les droits de chaque patiente.
Cette journée gynéco-obstétricale historique ouvre ainsi la voie à une nouvelle ère pour la santé maternelle au Kasaï, démontrant que l’excellence médicale et l’accessibilité des soins peuvent parfaitement coexister lorsque la volonté institutionnelle et l’expertise professionnelle se rencontrent.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
