26.3 C
Kinshasa
mardi, novembre 4, 2025

Toute l'Actualité RDC, en Direct et en Détail

AccueilActualitéÉconomieCHEMAF vers l'arrêt total : 3 000 emplois menacés au Katanga

CHEMAF vers l’arrêt total : 3 000 emplois menacés au Katanga

La société minière CHEMAF S.A, pilier économique des provinces du Haut-Katanga et du Lualaba, se dirige vers un arrêt complet de ses activités faute d’investisseur repreneur. Cette décision, annoncée par la direction générale en septembre dernier, plane comme une épée de Damoclès au-dessus de plus de trois mille travailleurs et leurs familles, représentant une menace directe sur la stabilité socio-économique de toute une région.

Dans un memorandum déposé lundi 3 novembre à la présidence de la République, la délégation syndicale de CHEMAF alerte sur l’urgence de la situation. « Cette annonce a plongé les travailleurs dans une psychose totale, marquée par la peur du chômage et la désespérance sociale », témoigne Sidonie Tawundjiri, présidente de la délégation syndicale. Comment une entreprise minière de cette envergure peut-elle se retrouver au bord du précipice ?

Le compte à rebours est désormais engagé : si aucun investisseur n’est trouvé d’ici le 30 novembre 2025, toutes les opérations, y compris la production des cathodes de cuivre, seront suspendues. Cette échéance imminente crée une onde de choc dans le secteur minier congolais, rappelant la vulnérabilité d’une économie encore trop dépendante des investissements étrangers.

Les symptômes de la crise sont déjà visibles dans le quotidien des travailleurs. Les salaires sont payés avec retard, les avantages sociaux comme l’assistance à la scolarité ne sont plus honorés, et les équipements vétustes compromettent la sécurité et la productivité. Cette dégradation progressive des conditions de travail illustre-t-elle l’essoufflement d’un modèle économique ou simplement une gestion défaillante ?

Shiraz Virj, responsable de CHEMAF, justifie cette décision par l’absence d’accord avec un nouvel investisseur dans le cadre du processus de vente de l’entreprise. Cette explication technique masque mal les conséquences humaines dramatiques : plus de dix mille familles dépendant directement des revenus de la mine pourraient se retrouver brutalement privées de leurs moyens de subsistance.

La production de cuivre, secteur vital pour l’économie nationale, risque de subir un coup d’arrêt significatif. L’arrêt des activités de CHEMAF représenterait non seulement une perte de revenus pour l’État, mais aussi un signal négatif pour les autres investisseurs miniers en RDC. Dans un contexte où le pays cherche à maximiser les retombées de ses ressources minières, cette situation interpelle sur la nécessité de sécuriser les investissements à long terme.

Les travailleurs, conscients de l’enjeu, multiplient les démarches pour sensibiliser les plus hautes autorités. Malgré des promesses reçues, aucune solution concrète n’a émergé à ce jour. Le flou persistant et l’approche de la date butoir créent une anxiété croissante parmi le personnel, qui craint de se retrouver au chômage dans une région où les alternatives d’emploi restent limitées.

Cette crise dépasse le simple cadre entrepreneurial pour revêtir une dimension sociale majeure. La possible mise au chômage de trois mille travailleurs pourrait déclencher des tensions sociales dans des provinces minières déjà fragiles. Comment les autorités comptent-elles prévenir cette crise annoncée ? La recherche d’un investisseur représente-t-elle la seule issue possible, ou existe-t-il des solutions alternatives pour maintenir l’activité ?

Alors que le secteur minier congolais traverse une période de transformation profonde, le cas CHEMAF soulève des questions fondamentales sur la pérennité des investissements et la protection des emplois dans les industries extractives. La résolution de cette crise testera la capacité des pouvoirs publics à concilier impératifs économiques et stabilité sociale dans les régions minières.

Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net

Commenter
Amissi G
Amissi G
Né à Lubumbashi, Yvan Ilunga est un passionné de la richesse culturelle du Congo. Expert en éducation et en musique, il vous plonge au cœur des événements culturels tout en mettant en lumière les initiatives éducatives à travers le pays. Il explore aussi la scène musicale avec une analyse fine des tendances artistiques congolaises, faisant d’Yvan une véritable référence en matière de culture.
Actualité Liée

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici


Actualité Populaire Liée

Actualité Populaire RDC

Résumé de l'actualité quotidienne

Le Brief du Jour du 03 Novembre 2025

Grave crise politique avec la suspension de 12 partis d’opposition, tensions humanitaires majeures au Sud-Kivu, et dialogue RDC-M23 relancé à Doha. En diplomatie, Tshisekedi mobilise pour la RDC à l’ONU et le potentiel minier s’affirme à Kindu. À Bukavu, une tragédie domestique souligne la précarité urbaine, tandis que la diaspora congolaise joue un rôle inédit à l’international.

Derniers Appels D'offres

Derniers Guides Pratiques