Le Président Félix Tshisekedi a entamé ce dimanche une mission diplomatique cruciale à Doha, où il participe au deuxième Sommet mondial pour le développement social. Cet événement onusien, qui se tient du 4 au 6 novembre, représente une tribune internationale majeure pour la République Démocratique du Congo alors que le pays traverse une crise multidimensionnelle sans précédent.
Quelles retombées concrètes peut espérer la RDC de ce sommet dédié à la lutte contre la pauvreté et les inégalités ? Le Chef de l’État congolais arrive porteur d’un double mandat : défendre les intérêts nationaux tout en cherchant à mobiliser la communauté internationale face à l’urgence humanitaire dans l’Est du pays. La participation à ce sommet développement social Doha s’inscrit dans une stratégie diplomatique plus large visant à internationaliser la crise congolaise.
Le contexte sécuritaire demeure préoccupant. Les affrontements dans les provinces de l’Est, attribués selon Kinshasa au Rwanda et à la coalition AFC/M23, ont provoqué une crise humanitaire RDC aux proportions alarmantes. Des millions de déplacés internes, des infrastructures sanitaires et éducatives détruites, une économie locale anéantie : le tableau dressé par les organisations humanitaires est sans appel. Comment, dans ces conditions, envisager un développement social durable ?
La diplomatie congolaise trouve dans ce sommet une occasion précieuse de plaider la cause nationale. Le Président Tshisekedi Qatar entend exposer devant ses pairs les conséquences désastreuses de ce conflit sur les populations civiles. Son objectif : obtenir un soutien accru pour les efforts de stabilisation et créer une coalition internationale favorable à une résolution pacifique du conflit.
Au-delà des discussions multilatérales, cette visite de 48 heures permettra des échanges bilatéraux substantiels avec les autorités qataries. Le projet de port en eaux profondes de Banana figure parmi les dossiers prioritaires. Ce projet port Banana, piloté par la multinationale qatarie DP World, représente un enjeu stratégique pour le développement des infrastructures nationales et l’intégration économique régionale.
Quel rôle le Qatar peut-il jouer dans la médiation du conflit à l’Est ? La monarchie du Golfe a multiplié les initiatives diplomatiques en Afrique, cherchant à positionner Doha comme un acteur crédible dans la résolution des crises régionales. Les rencontres prévues entre le président Tshisekedi et les responsables qataris pourraient ouvrir la voie à de nouvelles formes de coopération.
La crise humanitaire en RDC dépasse désormais le cadre strictement national pour devenir une préoccupation continentale. Les déplacements massifs de populations vers les pays voisins, la pression sur les ressources transfrontalières et l’instabilité régionale qu’engendre le conflit exigent une réponse coordonnée. Le sommet de Doha offre précisément ce cadre de concertation multilatéral.
Les observateurs internationaux suivent avec attention cette diplomatie Tshisekedi Qatar qui semble privilégier une approche multidimensionnelle, combinant plaidoyer humanitaire et recherche de partenariats économiques structurants. Le projet port Banana en est l’illustration parfaite : une infrastructure capable de transformer l’économie congolaise tout en renforçant l’intégration sous-régionale.
La question fondamentale demeure : comment concilier urgence humanitaire et développement à long terme ? La RDC se trouve à la croisée des chemins, devant simultanément gérer une crise immédiate tout en préparant l’avenir. La participation au sommet développement social Doha s’inscrit dans cette double temporalité.
Les prochains jours révèleront si cette offensive diplomatique portera ses fruits. La capacité du président Tshisekedi à convaincre ses homologues de la gravité de la situation et à nouer des partenariats bénéfiques pour la reconstruction du pays sera déterminante. La diplomatie congolaise semble avoir compris que la solution aux défis nationaux passait aussi par une présence active sur la scène internationale.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
