Dans un contexte où la gestion des déchets à Kinshasa représente un défi majeur pour les autorités provinciales, le gouverneur Daniel Bumba a orchestré une rencontre stratégique avec l’ensemble des bureaux des conseils communaux. Cette réunion, tenue ce samedi 1ᵉʳ novembre, s’inscrit dans une volonté affichée de redynamiser la politique d’assainissement de la capitale congolaise, longtemps confrontée à des difficultés structurelles persistantes.
Le chef de l’exécutif provincial joue manifestement gros avec cette initiative, dont le succès ou l’échec pourrait déterminer la crédibilité de son administration face aux défis environnementaux qui entravent le développement de Kinshasa. La gestion des déchets dans la capitale représente-t-elle un test décisif pour le leadership du gouverneur Bumba ? La question mérite d’être posée, tant les enjeux dépassent le simple cadre technique pour revêtir une dimension éminemment politique.
Dans son allocution, le gouverneur a martelé la nécessité d’une « mobilisation sans faille » des conseils communaux, les invitant à s’impliquer « pleinement » dans les initiatives provinciales. Cette insistance sur l’alignement derrière la vision du gouvernement provincial ne manque pas d’interroger sur les résistances que pourrait rencontrer cette politique d’assainissement à l’échelle locale. Les conseils communaux accepteront-ils de se plier aux directives provinciales sans réserve ?
La collaboration avec la REGEDEK pour la collecte des déchets ménagers et avec la DGMK pour les déchets des marchés constitue un axe central de cette nouvelle stratégie. Daniel Bumba semble miser sur une approche intégrée, reconnaissant implicitement que la fragmentation des compétences a longtemps nui à l’efficacité des actions d’assainissement dans la capitale. Cette volonté de coordination interinstitutionnelle représente-t-elle une rupture avec les pratiques passées ?
L’opération Salongo, présentée comme le fer de lance de cette offensive contre l’insalubrité, bénéficiera-t-elle réellement de l’engagement espéré des structures communales ? Le gouverneur a insisté sur la nécessité pour les conseils locaux de « s’aligner derrière » cette initiative, formulation qui suggère des réticences antérieures ou des divergences d’appréciation sur les méthodes à privilégier.
La dimension financière n’a pas été occultée, Daniel Bumba appelant à une « meilleure implication dans la mobilisation des recettes des marchés ». Cette préoccupation budgétaire traduit une reconnaissance des contraintes matérielles qui pèsent sur la politique d’assainissement, tout en soulevant la question épineuse de la transparence dans la gestion des fonds publics.
En invitant toutes les institutions de la ville à « travailler en harmonie », le gouverneur semble conscient des défis de coordination qui attendent son administration. La référence au programme « Kinshasa Ezo Bonga » et à la vision du Président Tshisekedi ajoute une dimension politique supplémentaire à cette initiative, rappelant que l’assainissement de la capitale dépasse le cadre technique pour s’inscrire dans un projet présidentiel plus large.
La réussite de cette politique d’assainissement constituera un test significatif pour le leadership de Daniel Bumba et pour la capacité des institutions kinoises à surmonter leurs divisions pour servir l’intérêt général. Les prochaines semaines révéleront si les conseils communaux répondront présent à l’appel du gouverneur ou si des résistances locales viendront entraver cette ambition affichée de transformer Kinshasa en une capitale moderne et salubre.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd
