Dans un contexte où les accidents vasculaires cérébraux font des ravages silencieux en République Démocratique du Congo, un spécialiste tire la sonnette d’alarme. Le Dr Philippe Ntalaja, neurologue de renom, met en garde contre les comportements à risque qui transforment notre quotidien en véritable bombe à retardement pour notre santé cérébrale.
Mais qu’est-ce qui rend l’AVC si redoutable en RDC ? Selon les explications du Dr Ntalaja, cette pathologie frappe souvent sans crier gare, laissant des séquelles irréversibles quand elle n’emporte pas purement et simplement ses victimes. « L’accident vasculaire cérébral représente l’une des premières causes de mortalité et d’invalidité dans notre pays », souligne le spécialiste.
Le neurologue identifie trois ennemis jurés de notre santé vasculaire : l’alcool, le tabac et la mauvaise alimentation. Ces facteurs, combinés à la sédentarité, créent un terrain propice au développement de l’hypertension artérielle, véritable porte d’entrée vers l’AVC. Comment ces substances agissent-elles concrètement sur notre organisme ? L’alcool et le tabac endommagent progressivement la paroi des vaisseaux sanguins, tandis qu’une alimentation déséquilibrée favorise l’accumulation de plaques graisseuses dans les artères.
La prévention de l’AVC en RDC passe nécessairement par une prise de conscience collective. Le Dr Ntalaja insiste particulièrement sur la surveillance régulière de la tension artérielle. « L’hypertension artérielle est un tueur silencieux. Beaucoup de Congolais ignorent qu’ils en souffrent jusqu’au jour où l’AVC survient », déplore-t-il. Une simple mesure de tension, réalisée régulièrement, pourrait sauver des milliers de vies chaque année.
Quels sont les signes qui doivent alerter ? Le spécialiste énumère les symptômes caractéristiques : faiblesse brutale d’un côté du corps, difficulté soudaine à parler, trouble de la vision, mal de tête intense et inhabituel. Face à ces manifestations, chaque minute compte. « Il faut se rendre immédiatement dans une structure sanitaire équipée. Plus la prise en charge est rapide, plus les chances de récupération sont importantes ».
La journée internationale de lutte contre l’AVC, célébrée chaque 29 octobre, représente selon le neurologue une opportunité cruciale pour sensibiliser la population congolaise. Mais au-delà de cette journée symbolique, c’est un changement durable des habitudes de vie qu’il préconise. Adopter une alimentation riche en fruits et légumes, pratiquer une activité physique régulière, limiter la consommation de sel : autant de gestes simples qui protègent notre capital vasculaire.
Le Dr Ntalaja recommande également des consultations médicales régulières, même en l’absence de symptômes apparents. « La prévention reste notre arme la plus efficace contre l’AVC. Il est beaucoup plus facile d’empêcher la survenue d’un accident vasculaire cérébral que d’en traiter les conséquences ».
Dans un pays où l’accès aux soins spécialisés reste limité dans nombreuses régions, l’éducation sanitaire devient un impératif national. Les autorités sanitaires et les professionnels de santé sont appelés à multiplier les campagnes de sensibilisation sur les facteurs de risque modifiables. Car derrière chaque AVC évité, c’est une famille préservée, un citoyen qui continue à contribuer au développement de la nation.
La lutte contre l’AVC en RDC nécessite une approche globale, combinant prévention primaire, dépistage précoce et amélioration des capacités de prise en charge urgentiste. Le message du Dr Ntalaja résonne comme un appel à la responsabilité individuelle et collective : protéger notre cerveau, c’est protéger notre avenir.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
