À l’approche de la 13ᵉ Conférence des gouverneurs de la RDC, prévue en décembre à Bandundu, les députés nationaux du Kwilu sonnent la mobilisation générale. Le caucus provincial, conduit par Gary Sakata, a obtenu une audience cruciale auprès du ministre des Infrastructures et Travaux publics, John Banza, pour accélérer les préparatifs. Cette rencontre stratégique, intervenue le vendredi 31 octobre, traduit l’urgence d’une mise en conformité des infrastructures d’accueil pour cet événement politique majeur.
La ville de Bandundu, chef-lieu du Kwilu, se trouve ainsi sous les projecteurs nationaux. Les élus locaux jouent-ils leur crédibilité politique sur ce chantier calendaire ? Leur insistance auprès du gouvernement central révèle autant d’ambitions légitimes que de calculs électoraux subtils. Derrière les déclarations officielles sur l’importance du développement provincial, se dessine en filigrane une bataille d’influence où chaque acteur politique tente de positionner son leadership.
Le programme de réhabilitation présenté par les députés du Kwilu s’articule autour de plusieurs axes prioritaires. Douze kilomètres de routes urbaines doivent être construits, selon un calendaire serré qui interpelle sur les capacités réelles d’exécution. Une société aurait déjà signé un contrat avec le gouvernement, tandis que l’OVD et l’Office des routes sont mobilisés pour des travaux de colmatage sur le réseau secondaire. Ces engagements suffiront-ils à transformer Bandundu en vitrine du développement congolais ?
L’infrastructure aéroportuaire, qualifiée de « en bon état » par les responsables, bénéficiera d’une couche supplémentaire sur sa piste. Un geste technique qui cache mal les enjeux symboliques : la solidité des infrastructures comme métaphore de la stabilité politique. Côté hébergement, la disponibilité de 490 chambres hôtelières semble répondre aux besoins logistiques immédiats, mais soulève des questions sur la pérennité de ces capacités d’accueil au-delà de l’événement.
Les ports fluviaux de Buzala et Nganambo constituent un autre chantier critique. La réhabilitation des bacs s’impose comme condition sine qua non pour fluidifier les échanges et le transport des délégations. Cette attention portée aux voies navigables rappelle opportunément que le développement du Kwilu passe aussi par la valorisation de ses atouts géographiques. Les députés locaux sauront-ils transformer cette impulsion temporaire en dynamique structurelle ?
Gary Sakata, porte-voix du caucus, insiste sur la dimension durable de ces investissements : « Ces infrastructures ne sont pas seulement pour la conférence, mais pour le développement durable du Kwilu ». Une déclaration qui sonne comme un engagement, mais aussi comme un avertissement discret au gouvernement central. Les élus provinciaux entendent bien capitaliser politiquement sur ces réalisations, tout en maintenant la pression sur Kinshasa pour une exécution effective des promesses.
La réussite de cette Conférence des gouverneurs dépasse ainsi largement le cadre protocolaire. Elle représente un test décisif pour la capacité du pouvoir central à honorer ses engagements envers les provinces, et pour les leaderships locaux à transformer des événements ponctuels en leviers de développement pérenne. L’échec des travaux préparatoires pourrait fragiliser durablement la crédibilité des députés du Kwilu, tandis que leur succès consacrerait un nouveau modèle de gouvernance territoriale.
Alors que le compte à rebours est enclenché, tous les regards se tournent vers Bandundu. Les prochaines semaines révèleront si les beaux discours sur le développement des infrastructures Kwilu se concrétiseront en réalisations tangibles, ou si elles rejoindront le long cortège des promesses politiques non tenues en République Démocratique du Congo.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net
