L’auditorat supérieur militaire de Bunia a procédé à l’interpellation du Chef de Division provinciale des Mines et Géologie de l’Ituri, Saidi Munyanya, dans le cadre d’une enquête judiciaire portant sur des autorisations minières illégales. Cette arrestation du chef des mines de l’Ituri intervient dans un contexte de dérive sécuritaire autour des sites d’exploitation aurifère de la région.
Selon des sources proches du parquet militaire, les investigations concernent spécifiquement l’octroi irrégulier de droits d’exploitation à des ressortissants étrangers et opérateurs miniers sur le site de Mabanga. Le fonctionnaire détenu est formellement accusé d’avoir délivré des autorisations minières illégales à des entreprises chinoises pour l’exploitation du gisement aurifère de Bambunia, en violation manifeste de la législation minière congolaise.
La gravité des faits reprochés s’est trouvée amplifiée par les conséquences tragiques de ces pratiques illicites. En effet, l’exploitation or Mabanga par les opérateurs chinois aurait indirectement conduit au décès de trois jeunes citoyens congolais, abattus par des hommes armés non identifiés le 31 octobre dernier alors qu’ils revenaient du site minier. Ces morts sur le site minier chinois ont provoqué une vive émotion au sein de la population locale.
Actuellement écroué au cachot de l’auditorat militaire Bunia, Saidi Munyanya fait l’objet d’une instruction approfondie visant à établir l’ensemble des responsabilités dans ce dossier complexe. L’auditorat militaire examine notamment les circonstances ayant entouré l’attribution des permis et les possibles complicités au sein de l’administration minière provinciale.
Face à cette affaire révélatrice des dysfonctionnements du secteur minier iturien, la société civile et les mouvements de jeunesse se sont mobilisés pour exiger que la justice aille jusqu’au bout de sa démarche. Christian Shauri, coordonnateur des Jeunes Leaders de l’Ituri, a déclaré avec insistance que « la justice doit poursuivre impérativement ses investigations, car la mauvaise gestion du secteur minier constitue l’une des causes fondamentales de l’insécurité dans notre région ».
Les organisations de la société civile réclament plus globalement le démantèlement complet des réseaux mafieux qui parasitent le secteur minier iturien et entretiennent l’instabilité dans cette province déjà éprouvée par les conflits armés. Cette affire d’arrestation pour autorisations minières illégales représente-t-elle la pointe émergée d’un système de corruption bien plus étendu ? Les investigations en cours devraient permettre d’établir l’ampleur réelle de ces pratiques illicites.
À ce stade des procédures, ni l’intéressé ni son conseil juridique n’ont formulé de déclarations publiques concernant les accusations portées contre lui. L’instruction se poursuit sous l’autorité de l’auditorat supérieur militaire, qui devra déterminer si les autorisations délivrées relevaient de la simple négligence administrative ou s’inscrivaient dans un système organisé de contournement délibéré de la loi.
Cette affaire intervient dans un contexte où les autorités congolaises tentent de reprendre le contrôle du secteur minier artisanal, souvent source de tensions communautaires et de violences. Le parquet militaire montre ainsi sa détermination à sanctionner les dérives au sein même de l’administration chargée de réguler les activités extractives.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
