La province du Maniema fait face à une alerte sanitaire préoccupante avec la confirmation de deux cas de poliomyélite dans les zones de santé de Kabambare et de Samba. Ces infections touchent deux jeunes enfants âgés respectivement de 20 mois et de 2 ans et 8 mois, qui n’avaient reçu aucune dose de vaccin contre cette maladie potentiellement paralysante.
Comment une maladie que beaucoup croyaient en voie d’éradication peut-elle resurgir avec une telle virulence ? La réponse se trouve peut-être dans le statut vaccinal de ces jeunes victimes. Tous deux étaient ce que les spécialistes appellent des « enfants zéro dose », n’ayant bénéficié d’aucune protection contre le poliovirus.
Le docteur Faustin Bekonda, chef de division de la santé dans la région, précise la nature du danger : « La zone de santé de Kabambare a notifié un cas de poliomyélite dérivé vaccinal et la zone de santé de Samba aussi. » Cette précision technique révèle une réalité alarmante : le virus circule activement dans ces communautés, profitant des failles de la couverture vaccinale.
Face à cette urgence de santé publique en RDC, les autorités sanitaires ont immédiatement activé un plan de riposte. Une campagne de vaccination intensive est programmée du 13 au 15 novembre dans sept zones de santé considérées comme prioritaires : Kasongo, Samba, Kibombo, Kunda, Salamabila, Kabambare et Lusangi. Le lancement officiel interviendra depuis Kasongo, situé à proximité immédiate des foyers infectieux identifiés.
Mais pourquoi cette course contre la montre est-elle si cruciale ? La poliomyélite, rappellent les experts, ne dispose d’aucun traitement curatif. La vaccination reste l’unique bouclier efficace contre cette infection qui peut entraîner des paralysies irréversibles, principalement chez les jeunes enfants. « On doit vacciner tous les enfants pour se protéger contre la polio puisqu’il n’y a pas un traitement curatif », insiste le docteur Bekonda.
Cette intervention d’urgence s’inscrit dans un cadre plus large de Journées Nationales de Vaccination prévues pour la fin du mois. Une stratégie en deux temps qui vise à créer une barrière immunitaire suffisamment solide pour briser définitivement la chaîne de transmission du virus dans cette région du Congo.
La situation actuelle dans le Maniema soulève des questions fondamentales sur l’importance de maintenir une couverture vaccinale optimale, même pour des maladies dont on entend moins parler. Chaque enfant non vacciné représente une porte d’entrée potentielle pour le virus, risquant de compromettre des décennies de progrès dans la lutte contre la poliomyélite.
Les parents de la région sont vivement encouragés à faire vacciner leurs enfants lors de cette campagne de riposte. Dans un contexte où la poliomyélite au Maniema refait surface, chaque dose administrée représente un pas de plus vers la protection collective et l’élimination définitive de cette menace pour la santé des enfants en RDC.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
