Une série d’attaques sanglantes a frappé le territoire de Lubero au Nord-Kivu entre le mardi et le jeudi 30 octobre, semant la terreur parmi les populations civiles. Les rebelles des ADF sont pointés du doigt dans ces assauts coordonnés qui ont causé la mort d’au moins douze civils et la destruction de plusieurs habitations.
Trois localités distinctes ont été ciblées par ces incursions meurtrières : Mulunguma, Gbado et le carré minier de Pangoyi, situé à plus de 100 kilomètres de Lubero-Centre. Ces attaques rebelles dans le Nord-Kivu confirment la persistance de l’insécurité dans cette région pourtant sous surveillance militaire renforcée.
À Mulunguma, les assaillants ont procédé au pillage systématique du principal dispensaire et de la pharmacie locale. Tous les produits pharmaceutiques ont été emportés, privant la communauté d’accès aux soins médicaux essentiels. Le bilan humain s’élève à quatre personnes tuées, tandis que des civils et du bétail ont été emmenés par les assaillants.
L’administrateur du territoire de Lubero, le colonel Alain Kiwewa, a confirmé ces informations dramatiques. « Les terroristes ont montré une détermination sans faille dans leur action destructrice », a-t-il déclaré, décrivant l’ampleur des dégâts matériels et humains.
L’intervention rapide des forces coalisées FARDC-UPDF a permis une libération remarquable des otages capturés par les ADF. Cette opération conjointe démontre l’efficacité de la coopération militaire entre la RDC et l’Ouganda face à la menace terroriste. Tous les civils enlevés ont pu regagner leurs foyers, et le bétail volé a été récupéré.
Le village de Gbado, dans le groupement Bapakombe, a subi une attaque particulièrement meurtrière le 29 octobre. Le bilan y est décrit comme « un peu lourd » par les autorités locales, avec six personnes tuées, dont cinq femmes. Cette proportion élevée de victimes féminines interroge sur les méthodes de ciblage employées par les assaillants.
La spirale violente s’est poursuivie vers Masayi avant de culminer au carré minier de Pangoyi le 30 octobre. Deux personnes supplémentaires y ont perdu la vie, et plusieurs habitations ont été réduites en cendres. Ces incidents dans le carré minier soulèvent des questions sur la protection des sites d’exploitation artisanale.
Comment expliquer la persistance de telles attaques malgré la présence militaire renforcée ? Les civils paient-ils le prix de l’incapacité à sécuriser durablement la région ? Ces interrogations demeurent sans réponse satisfaisante pour les communautés locales.
Les opérations de sécurisation menées par les FARDC et l’UPDF continuent cependant de porter leurs fruits. La libération des otages et la récupération du bétail volé constituent des succès opérationnels significatifs dans ce contexte sécuritaire complexe.
Le territoire de Lubero reste marqué par ces violences répétées qui entravent le développement économique et social de la région. Les populations civiles, prises entre les attaques des groupes armés et les opérations militaires, vivent dans une insécurité chronique qui hypothèque leur avenir.
La coordination entre les différentes forces de sécurité apparaît plus que jamais comme un impératif pour contrer la menace des ADF dans le Nord-Kivu. Les récentes interventions démontrent que cette collaboration peut produire des résultats concrets en matière de protection des civils.
Alors que le conflit au Nord-Kivu continue de faire des victimes innocentes, la question de la protection effective des populations se pose avec une acuité renouvelée. Les événements d’octobre 2025 rappellent cruellement la vulnérabilité des communautés rurales face à la violence des groupes armés.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
