La République Démocratique du Congo vient de vivre un moment historique dans sa lutte contre le dérèglement climatique. Du 27 au 30 octobre, la première Semaine nationale du climat a sonné comme un électrochoc salutaire, rassemblant l’ensemble des acteurs nationaux autour d’un enjeu vital : la survie de notre patrimoine forestier face à l’urgence écologique.
Quatre jours de réflexions intensives ont abouti à des recommandations fortes, dont la valorisation du patrimoine forestier national émerge comme une priorité absolue. Les forêts congolaises, ces poumons verts qui régulent le climat de toute l’Afrique centrale, sont en détresse. Le programme « La forêt, c’est nous » devient l’outil phare pour transformer cette crise en opportunité, combinant éducation environnementale, mobilisation citoyenne et financement climatique.
Mais comment financer cette transition écologique indispensable ? Les participants ont insisté sur la nécessité de faire de ce programme un levier complet de financement climatique, capable d’attirer les investissements tout en préservant notre souveraineté environnementale. La RDC, gardienne du deuxième massif forestier tropical mondial, détient une responsabilité planétaire dans l’équilibre climatique global.
Les peuples autochtones et communautés locales, véritables sentinelles de nos forêts, ont enfin reçu la reconnaissance qu’ils méritent. Leur savoir traditionnel et leur présence millénaire dans ces écosystèmes fragiles en font les meilleurs gardiens de notre biodiversité. L’État est désormais invité à leur garantir un traitement digne, condition essentielle pour une protection durable de nos forêts.
La ministre de l’Environnement, Marie Nyange, a salué la vision présidentielle qui place la protection environnementale au cœur du développement durable. Une orientation stratégique cruciale alors que la RDC se prépare à parler d’une seule voix lors de la prochaine conférence internationale sur le climat à Belém. Cette position unifiée renforcera notre poids dans les négociations climatiques internationales.
La Première ministre Judith Suminwa a pris l’engagement ferme de traduire ces recommandations en actions concrètes. Un signal fort qui témoigne de la volonté politique d’obtenir des résultats tangibles dans la protection de notre environnement. Les 26 ministres provinciaux de l’Environnement, réunis pour la première fois autour de cette table, ont créé une dynamique inclusive prometteuse.
Le thème « Forêt, biodiversité et tourbières : mobilisation des finances climatiques pour le développement durable » résume parfaitement l’enjeu. Nos tourbières, ces immenses réservoirs de carbone qui dormaient sous nos forêts, représentent un atout climatique majeur. Leur protection devient un impératif catégorique dans notre combat contre le réchauffement planétaire.
Cette semaine nationale du climat marque un tournant décisif dans la prise de conscience écologique congolaise. La forêt n’est plus perçue comme une simple réserve de bois, mais comme un capital naturel essentiel à notre développement durable. Les emplois verts, l’économie forestière durable et la valorisation de notre biodiversité deviennent les piliers de cette nouvelle vision.
La route reste longue, mais cette mobilisation générale ouvre une ère nouvelle pour la protection environnementale en RDC. Notre pays, souvent présenté comme victime du changement climatique, se positionne désormais en acteur majeur de la solution. La forêt congolaise, longtemps menacée, retrouve enfin la place qu’elle mérite dans notre destin national.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: radiookapi.net

