La Fondation Bill Clinton pour la Paix et l’organisation Outre Neuve asbl ont exprimé leur profonde inquiétude suite à l’enlèvement de la courtière Grâce Lukuna survenu à Kinshasa le 26 octobre dernier. Dans un communiqué conjoint, les deux organisations de défense des droits humains en RDC ont lancé un appel pressant aux autorités congolaises pour qu’elles fassent toute la lumière sur cette disparition inquiétante et garantissent le respect des droits fondamentaux de la victime.
Selon les informations recueillies, la jeune femme aurait été enlevée par des hommes armés en civil circulant à bord d’une Jeep 4×4. Le scénario de cette disparition troublante mérite d’être examiné avec attention : la courtière avait préalablement reçu un appel d’un collègue lui fixant rendez-vous dans une agence immobilière située aux alentours du Rond-Point Huileries pour le lendemain matin. Comment une simple rencontre professionnelle a-t-elle pu se transformer en un drame aux conséquences encore inconnues ?
Le 27 octobre, Grâce Lukuna, vêtue d’une robe mauve et coiffée d’une perruque noire, s’est rendue au lieu du rendez-vous comme prévu. Depuis cet instant précis, plus aucune trace de la jeune femme n’a été enregistrée. Son téléphone portable est resté constamment éteint, plongeant sa famille dans une inquiétude grandissante. Les proches de la victime ont multiplié les tentatives infructueuses pour établir le moindre contact, renforçant ainsi les craintes les plus sombres.
Le récit prend une tournure encore plus troublante lorsque, vers 13 heures le même jour, quatre Jeeps se seraient arrêtées devant la parcelle familiale. Deux hommes armés, vêtus de costumes, auraient fait descendre Mademoiselle Lukuna et seraient entrés dans la maison, la forçant à passer par une fenêtre pour récupérer un objet non identifié à l’intérieur. Une voisine, témoin direct de la scène, aurait tenté de s’enquérir de la situation, mais se serait vue immédiatement intimée l’ordre de se taire par les individus. Après quelques instants, ces derniers auraient demandé où se trouvait la mère de Grâce avant de repartir avec la jeune femme vers une destination toujours inconnue à ce jour.
La porte-parole de la Fondation Bill Clinton pour la Paix, Charlène Yangazo, a déclaré avec une gravité mesurée : « Nous sommes profondément inquiets. Quelle que soit l’infraction qu’on lui reprocherait, les services concernés doivent informer sa famille du lieu où elle se trouve et lui permettre de consulter un avocat, conformément à l’article 18 de la Constitution congolaise. » Cette position ferme souligne l’importance cruciale du respect des procédures légales, même dans les situations les plus complexes.
Les deux organisations affirment qu’aucune information officielle n’a, jusqu’à présent, été communiquée concernant la situation de la jeune femme. L’opacité entourant cette affaire interpelle nécessairement tous les défenseurs des droits humains en RDC. La FBCP insiste particulièrement sur un point fondamental : « Si aucune infraction ne pèse contre elle, nous demandons sa libération pure et simple. » Cette exigence s’appuie sur le principe selon lequel « la justice recherchée et souhaitée par tous ne peut s’accommoder d’arrestations arbitraires ni d’enlèvements ».
Dans un contexte où la protection des droits fondamentaux reste un enjeu majeur en République Démocratique du Congo, cette affaire d’enlèvement de Grâce Lukuna soulève des questions essentielles sur les garanties procédurales et le respect des libertés individuelles. Les organisations engagées dans cette alerte exhortent les autorités compétentes à diligenter une enquête urgente et approfondie, capable à la fois de retrouver la victime et de situer les responsabilités de chacun dans cette disparition préoccupante.
La communauté des défenseurs des droits humains observe désormais avec attention les développements de cette affaire, espérant que les prochaines heures apporteront des éclaircissements sur le sort réservé à la courtière et sur les circonstances exactes de son enlèvement. La rapidité et la transparence de l’action des autorités congolaises constitueront un indicateur significatif de l’engagement du pays en faveur de l’État de droit et de la protection des citoyens.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd

