Le village de Nyasi, dans le secteur de Barumbi en territoire de Bafwasende, a été le théâtre d’une violente incursion attribuée aux présumés ADF. Cet événement sécuritaire survenu mardi dernier a plongé la population locale dans un état de terreur et d’incertitude. Comment une telle attaque a-t-elle pu se produire dans une zone jusqu’ici épargnée par ce type de violence ?
Selon les informations concordantes de la société civile et des autorités locales, au moins cinq civils ont été enlevés lors de cette opération menée par des hommes armés. Les assaillants ont également procédé au pillage systématique des habitations et emporté des chèvres, privant ainsi les familles de leurs moyens de subsistance. Cette incursion des présumés ADF dans le secteur de Barumbi marque une escalade inquiétante de l’insécurité dans la région.
L’administrateur du territoire de Bafwasende, Willy Simbiye, a apporté des précisions troublantes sur le motif de ces enlèvements. Les personnes capturées auraient été contraintes de guider les assaillants à travers la forêt dense vers la zone de Lubero, au Nord-Kivu. Cette révélation soulève des questions cruciales sur les stratégies déployées par les groupes armés dans leurs mouvements transrégionaux. La sécurité dans la Tshopo se trouve ainsi directement menacée par ces infiltrations.
Une lueur d’espoir est toutefois apparue avec l’évasion de trois des otages. Ces derniers ont réussi à se libérer de leurs ravisseurs dans des circonstances qui restent à préciser. Cependant, le sort des deux autres personnes enlevées demeure inconnu jusqu’à ce jeudi, alimentant l’angoisse des familles concernées. Cette situation d’incertitude pèse lourdement sur la communauté locale.
Cet incident représente le premier passage documenté des présumés ADF dans le village de Nyasi, ce qui constitue une extension préoccupante de leur zone d’opérations. Les habitants, déjà éprouvés par cette attaque, ont vu leur anxiété renforcée ce jeudi matin par la présence d’individus non identifiés dans la forêt avoisinante, à la hauteur du PK 2019.
Face à cette menace potentielle, des jeunes du village ont pris l’initiative de former des groupes d’autodéfense armés de couteaux et d’armes blanches. Cette réaction spontanée témoigne du sentiment d’abandon ressenti par les populations face à la recrudescence des activités des groupes armés. La psychose s’est rapidement propagée dans toute la localité, paralysant les activités quotidiennes.
Les autorités locales se trouvent confrontées à un défi sécuritaire complexe. L’incursion des présumés ADF à Bafwasende et l’enlèvement des civils à Nyasi exigent une réponse coordonnée et rapide. La situation actuelle interroge sur l’efficacité des mécanismes de protection des civils dans ces zones reculées. Jusqu’où l’insécurité va-t-elle s’étendre dans la province de la Tshopo ?
Les récentes évènements à Barumbi soulignent l’urgence d’un renforcement des dispositifs sécuritaires dans l’ensemble du territoire. La libération des otages encore captifs et la sécurisation des axes forestiers vers Lubero représentent des priorités absolues pour les forces de l’ordre. La population attend des actions concrètes pour retrouver une vie paisible.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd

