Trois combattants supplémentaires du groupe armé AFC/M23 ont déposé les armes ce mardi 28 octobre, marquant une nouvelle étape dans la dynamique sécuritaire du Nord-Kivu. Leur reddition s’est effectuée à Remeka, localité située dans le groupement Ufamandu 1er du territoire de Masisi, sous le contrôle des wazalendo.
Selon des sources militaires concordantes, ces éléments rebelles se sont présentés aux forces d’autodéfense locales avec leur équipement militaire complet. Leur capitulation intervient dans un contexte de pressions accrues exercées par les forces régulières et les milices patriotiques dans cette région stratégique de l’est de la République Démocratique du Congo.
Cette opération de reddition constitue le deuxième épisode en moins d’une semaine. Lundi dernier, vingt combattants du même mouvement avaient déjà fait le choix de se rendre aux wazalendo dans la même zone d’opérations. Le bilan total s’élève désormais à vingt-trois combattants ayant abandonné la rébellion depuis le début de cette semaine à Remeka.
Les trois derniers rendus sont maintenus sous surveillance à Remeka dans l’attente de leur transfert vers Busurungi. Cette localité abrite le poste de commandement des autorités militaires responsables de la zone. La procédure établie prévoit ensuite leur acheminement vers le commandement de la 34ème région militaire stationné à Walikale.
La succession de ces redditions interroge sur l’évolution réelle de la capacité opérationnelle du mouvement AFC/M23. Ces défections en série traduisent-elles une perte de cohésion au sein de la rébellion ? Ou s’agit-il plutôt d’une stratégie délibérée de désengagement face aux pressions militaires croissantes ?
Les wazalendo, acteurs clés de cette sécurisation progressive, confirment leur rôle déterminant dans la pacification du Nord-Kivu. Leur connaissance du terrain et leur ancrage local facilitent visiblement ces processus de reddition qui s’accélèrent depuis plusieurs semaines.
La zone de Remeka, théâtre de ces événements, représente un point stratégique dans le dispositif sécuritaire du Masisi. Son contrôle permet de verrouiller plusieurs axes de circulation utilisés par les groupes armés pour leurs déploiements et approvisionnements.
Les armes récupérées lors de ces redditions font l’objet d’un inventaire minutieux par les services compétents. Leur nature et leur quantité fournissent des indications précieuses sur l’état des approvisionnements de la rébellion et sur sa capacité de nuisance résiduelle.
Cette vague de reddition survient alors que les opérations militaires s’intensifient dans l’est du pays. La sécurité en RDC connaîtrait-elle un tournant décisif avec ces développements récents ? La réponse dépendra de la capacité des forces régulières à capitaliser sur ces succès partiels.
Le processus de transfert vers Walikale répond à des protocoles établis pour la prise en charge des combattants rendus. Il inclut généralement des phases d’interrogatoire, de documentation et éventuellement de réinsertion pour ceux qui remplissent les conditions requises.
Les autorités militaires restent prudentes dans leur communication, évitant tout triomphalisme prématuré. La situation sécuritaire dans le Nord-Kivu demeure complexe et volatile, malgré ces avancées encourageantes.
La population locale observe ces développements avec un mélange d’espoir et de circonspection. Les années de conflit ont enseigné la prudence face aux annonces de progrès militaires, même lorsque ceux-ci semblent tangibles et répétés.
La consolidation de ces succès nécessitera une coordination renforcée entre les différentes forces impliquées dans la sécurisation de la région. La complémentarité entre armée régulière et wazalendo apparaît comme un facteur déterminant dans la recherche d’une paix durable.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
