Dans une intervention marquante devant le Conseil de l’Europe réuni à Lisbonne, le ministre congolais des Droits humains, Samuel Mbemba, a lancé un appel solennel pour la reconnaissance internationale du génocide congolais. Cette prise de parole historique intervient dans un contexte où la République Démocratique du Congo subit ce que le ministre qualifie de « guerre d’agression » imposée par le Rwanda.
Comment rester silencieux face à une tragédie d’une telle ampleur ? Samuel Mbemba a dévoilé des chiffres qui donnent le vertige : plus de 10 millions de morts et 10 millions de survivants victimes directement impactés par ce conflit. Pour une population estimée à 100 millions d’habitants, cela représente 20% de la population congolaise touchée par cette violence persistante dans l’Est de la RDC.
Le ministre a martelé avec force : « Mon pays vit un drame que le monde n’a jamais connu à la suite d’une guerre d’agression nous est imposée par le Rwanda. » Cette déclaration prononcée devant l’assemblée européenne a créé une onde de choc parmi les diplomates présents. L’émotion était palpable dans la salle lorsque les membres du Comité exécutif du Conseil européen ont observé, à l’unanimité, un moment de silence en mémoire des victimes de l’Est de la RDC.
Au-delà du drame humain, Samuel Mbemba a souligné l’impact dévastateur de cette agression rwandaise sur l’économie générale du pays. Comment reconstruire lorsque les fondations mêmes de la nation sont ébranlées par des décennies de conflit ? La question reste ouverte, mais le ministre congolais a été clair : le Conseil de l’Europe se doit de reconnaître officiellement ce génocide congolais et de prendre des mesures concrètes pour décourager l’agression rwandaise, sans quoi l’organisation risquerait d’être considérée comme complice par son silence.
Dans cette allocution équilibrée, le ministre n’a pas occulté les progrès réalisés par la RDC en matière de droits humains. Sous l’impulsion de la Première ministre Judith Suminwa, le gouvernement met en œuvre une vision ambitieuse couvrant plusieurs domaines essentiels : réforme de la justice, lutte contre la corruption et l’impunité, promotion de la parité, gratuité de l’enseignement, mise en place d’une Couverture Santé Universelle incluant la gratuité de la maternité et la prise en charge des enfants drépanocytaires, protection des enfants, justice transitionnelle pour une prise en charge holistique des victimes et consolidation de la démocratie participative.
Ces avancées significatives démontrent la volonté des autorités congolaises de construire un État de droit respectueux des droits fondamentaux, malgré le contexte sécuritaire difficile. La communauté internationale se trouve ainsi face à un paradoxe : comment soutenir ces progrès tout en condamnant fermement les atrocités qui continuent de frapper la population civile ?
L’intervention de Samuel Mbemba au Conseil Europe Lisbonne marque un tournant dans la diplomatie congolaise. Elle place la question du génocide congolais et des victimes Est RDC au cœur du débat européen, obligeant la communauté internationale à sortir de son indifférence. Les prochaines semaines révéleront si cet appel sera suivi d’actions concrètes ou s’il rejoindra la longue liste des déclarations sans suite.
La balle est désormais dans le camp des institutions européennes. Reconnaîtront-elles le caractère génocidaire des violences subies par le peuple congolais ? Prendront-elles des sanctions contre les responsables de cette agression rwandaise RDC ? Les réponses à ces questions détermineront non seulement l’avenir des relations entre l’Europe et la RDC, mais aussi la crédibilité même des mécanismes de protection des droits humains au niveau international.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
