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RDC : Le cri d’alarme de l’ONU-Femmes pour les jeunes filles congolaises

« Comment construire son avenir quand chaque jour apporte son lot de menaces et d’obstacles ? » Cette question hante des milliers de jeunes filles congolaises qui, malgré leur potentiel évident, se heurtent à des défis systémiques qui entravent leur épanouissement. Le constat est sans appel : en République Démocratique du Congo, être une jeune fille reste un parcours semé d’embûches.

Lors de la célébration retardée de la Journée internationale de la jeune fille, tenue le 27 octobre dernier à Kinshasa, Catherine Odimba, représentante adjointe de l’ONU-Femmes en RDC, a dressé un tableau alarmant de la situation. « Les filles en RDC font face à de nombreux défis persistants », a-t-elle déclaré, énumérant une liste préoccupante : violences sexuelles, violences basées sur le genre, exclusion scolaire, manque d’opportunités socio-économiques et fracture numérique.

Ces violences basées sur le genre constituent-elles une fatalité pour les jeunes filles RDC ? Les témoignages recueillis sur le terrain racontent une autre histoire, celle de résilience face à l’adversité. Dans les quartiers populaires de Kinshasa, à l’est du pays ou au cœur du Kasaï, des adolescentes luttent quotidiennement pour leur dignité et leur droit fondamental à l’éducation.

Le ministre provincial du Genre, de la famille et de l’enfant de Kinshasa, Thierry Kabuya, présent à cette activité, a souligné l’urgence d’agir. « Il est essentiel de lutter contre la pauvreté des jeunes filles en leur offrant des opportunités de participation à la vie communautaire », a-t-il affirmé. Une approche qui reconnaît que l’exclusion scolaire n’est souvent que la face visible d’un iceberg de précarité multidimensionnelle.

Mais comment transformer ces bonnes intentions en actions concrètes ? La ministre nationale du Genre, de la famille et de l’enfant, Michelline Ombaye, a tenté de rassurer l’audience en évoquant les politiques sociales déjà mises en place par le Gouvernement de la République. « Des politiques sociales visant à assurer la protection des filles, toutes catégories confondues, ont été instaurées », a-t-elle assuré. Reste à savoir si ces mesures suffiront à endiguer le fléau des violences basées sur le genre qui touchent particulièrement les jeunes filles RDC.

Le thème de cette année, « La fille que je suis, le changement que je mène : les filles en première ligne de la crise », résonne particulièrement en RDC où les crises multiples – sécuritaires, économiques, sanitaires – frappent d’abord les plus vulnérables. Les opportunités socio-économiques promises se font-elles attendre ? La fracture numérique, accentuée par la pandémie, ne creuse-t-elle pas davantage les inégalités entre filles et garçons ?

Derrière les discours officiels et les célébrations protocolaires, la réalité quotidienne de millions de jeunes filles RDC interpelle la conscience collective. L’exclusion scolaire n’est pas qu’une statistique : c’est le rêve brisé d’une enfant contrainte d’abandonner les bancs de l’école pour des raisons économiques ou culturelles. Les violences basées sur le genre ne sont pas des concepts abstraits : ce sont des traumatismes qui marquent à vie.

La Journée internationale de la jeune fille devrait-elle se limiter à des commémorations annuelles ? Ne devrait-elle pas plutôt servir de catalyseur pour des actions durables et transformatrices ? Les jeunes filles RDC attendent plus que des promesses : elles réclament des opportunités socio-économiques concrètes, une éducation de qualité, une protection effective contre toutes les formes de violence et une place légitime dans la construction de l’avenir du pays.

Alors que les acteurs institutionnels et internationaux multiplient les déclarations d’intention, le temps presse pour cette génération de jeunes filles congolaises qui, malgré les obstacles, continuent de croire en leur potentiel et en leur droit à un avenir meilleur. Leur résilience mérite plus que des mots : elle exige des actes.

Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net

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Chloé Kasong
Chloé Kasong
Issue de Kinshasa, Chloé Kasong est une analyste rigoureuse des enjeux politiques et sociaux de la RDC. Spécialisée dans la couverture des élections, elle décortique pour vous l’actualité politique avec impartialité, tout en explorant les mouvements sociaux qui façonnent la société congolaise. Sa précision et son engagement font d'elle une voix incontournable sur les grandes questions sociétales.
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