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CODECO Ituri : 50 000 miliciens rejoignent la RAD malgré les contestations

Une annonce historique a secoué la province de l’Ituri ce 29 octobre 2025. Pas moins de 50 000 miliciens du groupe armé CODECO ont officiellement exprimé leur volonté d’intégrer la Réserve armée pour la Défense (RAD). Cette révélation a été faite à Bunia par le coordonnateur provincial de la RAD, Emmanuel Libandi, marquant un tournant potentiel dans la sécurisation de cette région en proie à des violences chroniques.

Cette décision fait suite à une campagne de sensibilisation intensive menée dans les zones sous contrôle de la milice CODECO en Ituri, particulièrement à Ala et Kpandroma dans le territoire de Djugu. Le processus d’adhésion se déroule de manière volontaire et individuelle, dans le strict respect des principes du désarmement et sous la supervision directe des autorités militaires congolaises.

Mais cette initiative de désarmement Ituri soulève-t-elle plus de questions qu’elle n’apporte de réponses ? La société civile et le Conseil provincial de la jeunesse de l’Ituri manifestent une inquiétude croissante face à cette opération d’envergure. Pour ces acteurs locaux, le risque de voir cette intégration servir de mécanisme de « blanchiment » des exactions commises par certains éléments de la CODECO ne peut être ignoré.

Déogracias Bungamuzi, président du Conseil provincial de la jeunesse, insiste avec véhémence sur la nécessité de préserver le caractère patriotique de la RAD. « Il est impératif que cette structure reste dédiée aux citoyens honnêtes et ne devienne pas un refuge pour des criminels », affirme-t-il, rappelant les traumatismes subis par les populations locales.

Pourtant, du côté des autorités, la perspective demeure résolument optimiste. Emmanuel Libandi considère cet engagement massif comme une avancée significative vers la pacification de l’Ituri. « Nous assistons à une opportunité unique de transformer des combattants en acteurs de la défense nationale », souligne le coordonnateur provincial de la RAD.

Le succès de cette opération d’intégration des miliciens CODECO Ituri dépendra cependant des moyens logistiques et financiers disponibles. Dans un contexte où la République démocratique Congo multiplie les efforts de désarmement, cette initiative s’inscrit dans une stratégie globale de résolution des conflits. Les programmes de démobilisation, réinsertion et intégration constituent en effet des piliers essentiels de la politique de sécurisation des provinces en crise.

La RAD, structure créée pour contribuer à la défense de l’intégrité nationale, se trouve ainsi au cœur d’un processus complexe. D’un côté, elle représente un espoir de normalisation pour des milliers de combattants. De l’autre, elle cristallise les craintes d’une société civile meurtrie par des années de violence.

Comment garantir que cette intégration massive ne compromette pas les valeurs fondamentales de la RAD ? Les autorités militaires devront mettre en place des mécanismes de vérification rigoureux pour identifier les éléments ayant commis des exactions graves. La transparence dans le processus de sélection apparaît comme une condition sine qua non de sa crédibilité.

Cette annonce intervient dans un contexte sécuritaire particulièrement volatile en Ituri. La province continue de faire face à des cycles de violence qui déstabilisent les communautés et entravent le développement économique. L’intégration des miliciens CODECO dans la RAD pourrait-elle constituer le début d’une nouvelle ère de stabilité ?

Les prochaines semaines seront déterminantes pour évaluer la mise en œuvre effective de ce programme. Le déploiement des ressources nécessaires, la formation des nouveaux intégrés et le suivi psychologique constituent autant de défis que les autorités devront relever avec diligence.

La communauté internationale observe avec attention cette évolution significative dans la gestion des groupes armés en République démocratique Congo. Les partenaires techniques et financiers pourraient être appelés à soutenir cette initiative si elle démontre son efficacité dans la réduction des violences.

Au-delà des considérations sécuritaires immédiates, cette opération pose des questions fondamentales sur la réconciliation nationale et la justice transitionnelle. Comment construire une paix durable sans sacrifier la vérité et la justice pour les victimes ? L’équilibre entre pragmatisme sécuritaire et exigence de justice reste à trouver.

Les populations de l’Ituri, premières concernées par cette évolution, attendent des actes concrets. Pour elles, la véritable mesure du succès résidera dans la diminution tangible des violences et l’amélioration des conditions de vie quotidiennes. La route vers une paix durable dans la province s’annonce encore longue, mais cette initiative pourrait marquer un tournant décisif.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net

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