La République Démocratique du Congo se trouve à un tournant décisif de sa politique économique avec le lancement, ce lundi 27 octobre, des discussions autour de la deuxième revue du Programme FEC. Cette étape cruciale intervient immédiatement après le retour de Washington du ministre des Finances, Doudou Fwamba Likunde, qui conduisait la délégation congolaise aux Assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale.
La rencontre, organisée dans le cadre de la troïka politique, a réuni l’équipe du Fonds Monétaire International dirigée par le chef de mission Calixte Ahokposi, venue spécialement à Kinshasa pour poursuivre les négociations entamées outre-Atlantique. Cette mission s’inscrit dans la continuité des engagements pris avec l’institution de Bretton Woods et témoigne de l’importance stratégique de ce partenariat pour l’économie congolaise.
Dans son allocution d’ouverture, le ministre Doudou Fwamba Likunde a salué la collaboration fructueuse entre les autorités congolaises et le FMI, tout en mettant en lumière les efforts du président Félix Tshisekedi pour moderniser la gouvernance économique nationale et assurer la stabilité macroéconomique. Ces réformes structurelles constituent-elles le remède aux maux économiques qui persistent depuis des décennies ?
Les discussions techniques ont porté sur plusieurs piliers fondamentaux de l’économie congolaise : l’exécution du budget 2025, les perspectives budgétaires pour 2026, la gestion des dépenses de sécurité, la mise en œuvre des réformes financières, la stratégie de gestion des euro-obligations, et surtout, la coordination entre les politiques monétaire et budgétaire. Cette dernière thématique revêt une importance capitale dans un contexte où la synergie entre la Banque Centrale et le Ministère des Finances conditionne la réussite des réformes entreprises.
Selon Félicien Mulenda, coordonnateur du Comité technique de suivi et d’évaluation des réformes, cette mission du FMI s’inscrit dans le suivi rigoureux des engagements pris à Washington. Le programme FEC RDC représente-t-il véritablement une opportunité de transformation durable de l’économie congolaise ?
L’enjeu dépasse largement le cadre technique des discussions. En cas d’évaluation positive par les experts du Fonds, la RDC pourrait bénéficier d’une manne financière historique : un appui budgétaire de plus de 200 millions de dollars, complété par un soutien à la balance des paiements de 125 millions de dollars. Cette injection de liquidités constituerait une bouffée d’oxygène significative pour les finances publiques congolaises, tout en renforçant la crédibilité internationale du pays.
La délégation congolaise, composée du vice-ministre du Budget, du gouverneur de la Banque centrale, des représentants de la Primature et de la Présidence de la République, ainsi que des experts du ministère des Finances, démontre l’importance accordée par les plus hautes autorités à ces négociations. La présence de ces différentes institutions témoigne d’une approche coordonnée et d’une volonté politique affirmée de réussir ces réformes financières au Congo.
La mission du FMI se poursuivra jusqu’au 5 novembre 2025, permettant ainsi un examen approfondi des progrès réalisés et des défis restant à surmonter. Les conclusions de cette évaluation seront soumises au Conseil d’administration du Fonds en décembre prochain, marquant ainsi une étape déterminante pour l’avenir économique de la RDC.
Au-delà des aspects purement financiers, ces discussions autour du programme FEC RDC symbolisent la maturité croissante du dialogue économique entre la RDC et ses partenaires internationaux. Le leadership du ministre Doudou Fwamba Likunde dans ces négociations avec le FMI pourrait-il ouvrir une nouvelle ère de stabilité économique pour le pays ?
Les réformes engagées, si elles sont menées à leur terme, pourraient positionner la RDC sur une trajectoire de croissance plus résiliente et inclusive. Cependant, le chemin reste semé d’embûches et nécessitera une discipline budgétaire soutenue, une gouvernance économique améliorée et une coordination renforcée entre toutes les institutions concernées.
Alors que l’économie mondiale fait face à de multiples incertitudes, la capacité de la RDC à maintenir le cap des réformes et à honorer ses engagements internationaux sera scrutée avec attention par les investisseurs et les partenaires au développement. Le succès de cette mission FMI à Kinshasa pourrait constituer un signal fort envoyé à la communauté économique internationale quant à la détermination des autorités congolaises à assainir les finances publiques et à créer un environnement propice à une croissance durable.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
