La province de l’Ituri vit sous la menace permanente des engins explosifs. Cinq dispositifs mortels ont été neutralisés en l’espace d’une seule semaine dans les anciennes zones de combat des territoires de Djugu et d’Irumu. Cette découverte macabre soulève des questions cruciales sur la sécurité RDC et la protection des civils dans cette région instable.
Parmi ces engins explosifs identifiés, une bombe a été retrouvée à proximité immédiate d’un puits d’eau à Tchabi, localité située à plus de 100 kilomètres au sud de Bunia. Cette localisation stratégique près d’un point d’eau fréquenté par la population civile interpelle sur les intentions des poseurs de ces dispositifs mortels. La protection civile Ituri a immédiatement alerté les autorités et la population.
Déjà le jeudi 22 octobre, quatre engins explosifs avaient été signalés par des habitants vigilants du village de Djaudha, dans le territoire de Djugu. Cette zone reste le théâtre d’affrontements récurrents entre les Forces armées de la RDC et divers groupes miliciens. La persistance des combats dans ces secteurs complique considérablement le travail de déminage et de sécurisation.
Robert Ndjalonga, responsable de la coordination de la protection civile en Ituri, ne cache pas son inquiétude. « Cette situation réduit considérablement la liberté de mouvement de la population dans certains espaces publics », affirme-t-il. Les conséquences humanitaires sont immédiates : accès limité aux champs, aux points d’eau et aux marchés, créant ainsi une crise dans la crise.
Depuis le début de l’année 2025, des dizaines d’engins explosifs non désamorcés ont été découverts dans ces territoires où plusieurs groupes armés maintiennent une activité soutenue. Cette prolifération d’engins explosifs Ituri pose un défi majeur pour la sécurité des civils et la reprise des activités économiques normales.
Face à cette menace grandissante, la protection civile Ituri soulève deux problèmes majeurs. D’une part, la population locale manque cruellement de connaissances pour identifier ces engins meurtriers. D’autre part, les ressources techniques et humaines pour neutraliser ces dispositifs restent insuffisantes au niveau local. Comment protéger efficacement les communautés sans moyens adaptés ?
La MONUSCO sensibilisation apparaît comme un acteur clé dans cette lutte contre les engins explosifs. M. Ndjalonga appelle à intensifier les campagnes d’information dans les zones à risque, en s’appuyant sur l’expertise de la mission onusienne. Déjà, la MONUSCO participe activement au marquage des zones dangereuses et mène des actions de sensibilisation communautaire.
Les zones de combat Djugu représentent un défi particulier pour les équipes de déminage. La densité des engins non explosés rend certains secteurs pratiquement inaccessibles aux civils. La situation sécuritaire volatile complique encore davantage les opérations de neutralisation.
La question fondamentale demeure : comment assurer la sécurité RDC dans ces régions où la menace des engins explosifs persiste malgré les efforts déployés ? La réponse passe nécessairement par un renforcement des capacités locales et une coordination accrue entre les différents acteurs de la protection civile.
La découverte récente de ces cinq engins explosifs en une semaine seulement démontre l’urgence de la situation. Elle rappelle cruellement que la paix et la sécurité restent fragiles dans cette partie de la République Démocratique du Congo. La vigilance doit rester de mise, et les actions de sensibilisation doivent s’intensifier pour éviter de nouvelles tragédies.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
