Paris s’apprête à devenir l’épicentre des efforts diplomatiques africains avec la tenue, le 30 octobre prochain, de la Conférence internationale pour la paix et la prospérité dans les Grands Lacs. Cette initiative française ambitionne de relancer des processus de médiation enlisés dans une région où les conflits persistent malgré plusieurs rounds de négociations.
La particularité de cette conférence de paix Grands Lacs réside dans son approche élargie. Elle ne se limite pas à la seule crise sécuritaire qui frappe l’est de la République démocratique du Congo, mais englobe l’ensemble des défis régionaux. Environ soixante pays et organisations internationales ont confirmé leur participation, témoignant de l’importance accordée à cette crise est Congo par la communauté internationale.
Le timing de cette initiative française n’est pas anodin. Alors que les accords de Washington du 27 juin et de Doha du 14 octobre n’ont pas réussi à endiguer les violences dans l’est congolais, Paris entend insuffler une nouvelle dynamique. La diplomatie RDC France se positionne ainsi en facilitateur, cherchant à débloquer une situation diplomatique particulièrement complexe.
La conférence s’articulera autour de trois segments distincts mais complémentaires. Le volet humanitaire vise à mobiliser des fonds face à la baisse préoccupante des financements internationaux. Le segment économique, organisé au Palais de Chaillot, portera sur l’intégration régionale et les opportunités d’investissement. Enfin, le dîner diplomatique au Quai d’Orsay cherchera à restaurer la confiance entre les différents acteurs régionaux.
La France tient à préciser que son initiative ne vient pas concurrencer les processus en cours, mais plutôt les compléter. La présence annoncée de Massad Boulos pour les États-Unis, Mohamed Bin Mubarak Al-Khulaifi pour le Qatar, Tètè Antonio pour l’Angola et Robert Dussey pour le Togo démontre cette volonté de coordination internationale.
La journée s’achèvera par des débats en huis clos, une formule choisie pour éviter tout « effet tribune » et favoriser des échanges francs entre participants. La délégation congolaise devrait être de haut niveau, avec une possible participation du président Félix Tshisekedi, qui s’est entretenu récemment avec Emmanuel Macron sur ce dossier.
Cette conférence s’inscrit dans un contexte régional particulièrement volatile. Les relations internationales RDC traversent une phase délicate, marquée par des tensions persistantes avec certains voisins et une recrudescence des activités des groupes armés. Le processus de paix Afrique centrale, malgré les efforts multiples, peine à produire des résultats tangibles.
Quelles sont les chances de succès de cette nouvelle initiative ? La réponse dépendra largement de la volonté réelle des parties prenantes de trouver des compromis. La complexité des relations internationales RDC avec ses partenaires régionaux, combinée aux enjeux économiques et sécuritaires, rend toute avancée significative particulièrement délicate.
L’approche française, qui combine dimensions humanitaire, économique et diplomatique, reconnaît la nature multidimensionnelle de la crise. En associant soutien aux populations, perspectives de développement et dialogue politique, Paris espère créer les conditions d’une paix durable dans cette région stratégique.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
