Une incursion des combattants des Forces démocratiques alliées (ADF) a été repoussée ce mardi matin à Manguredjipa, dans le territoire de Lubero au Nord-Kivu. L’alerte a été donnée aux alentours de 5h30 lorsque des mouvements suspects ont été détectés près de l’Institut Ngoma, provoquant la stupeur parmi les habitants de cette cité minière stratégique.
Selon des sources locales, les assaillants seraient entrés par la ferme d’un certain Mulewa à Mangingi, quartier périphérique de l’agglomération. Leur progression a immédiatement été contenue par les forces coalisées FARDC, Wazalendo et UPDF, déployées en nombre dans la zone. Des échanges de tirs nourris ont retenti jusqu’à 7 heures locales, créant un climat de panique parmi la population civile.
« Ils n’ont pas eu la chance d’atteindre le centre-ville, car ils sont tombés directement sur une position des Wazalendo et les FARDC étaient en état d’alerte maximale », rapporte un témoin sous couvert d’anonymat. Les forces de sécurité ont réagi avec célérité, empêchant les insurgés de pénétrer au cœur de la cité minière.
Face à la montée des tensions, les quartiers du Sud-est de Manguredjipa, notamment Brazza, Mangingi et Matonge, se sont rapidement vidés de leurs habitants. Des centaines de personnes ont afflué vers le centre de l’agglomération, cherchant refuge contre les violences persistantes qui secouent la région du Nord-Kivu.
Les premières investigations suggèrent que les rebelles visaient potentiellement le centre de santé de Malunguma, une structure sanitaire protestante cruciale pour la population locale. Cette cible stratégique aurait représenté un coup dur pour les services de santé dans cette zone déjà fragilisée par des années de conflit.
Cette tentative d’incursion survient au lendemain d’affrontements entre forces coalisées et éléments ADF signalés à N’tembe, village situé à une dizaine de kilomètres derrière Manguredjipa. Les combats de la veille avaient déjà mis en alerte les dispositifs sécuritaires de toute la région.
« Nous entendions des coups de feu tout au long de la journée de lundi, et ce groupe aurait localisé la position de nos forces pour se retrouver à Manguredjipa », confie un habitant. La coïncidence temporelle interroge sur une éventuelle stratégie coordonnée des groupes armés dans cette zone frontalière.
Le timing de l’attaque au petit matin a paradoxalement limité les dégâts humains. « Si c’était la nuit, on compterait des morts, surtout qu’une grave pluie s’est abattue sur l’agglomération la nuit », souligne un résident local. Les conditions météorologiques difficiles ont-elles influencé la planification de cette opération sécuritaire ?
Malgré l’absence de bilan officiel, les sources locales font état d’un civil tué dans les affrontements. Un jeune homme aurait été atteint par une balle alors qu’il tentait de quitter son quartier de Mangingi pour gagner le centre-ville sous les tirs croisés.
Cette nouvelle escalade de violence souligne la persistance des menaces sécuritaires dans le Nord-Kivu malgré le déploiement renforcé des forces régulières et des milices d’autodéfense. La vulnérabilité des populations civiles face à ces incursions répétées reste une préoccupation majeure pour les autorités locales et les organisations humanitaires.
Les opérations de sécurisation se poursuivent dans la zone de Manguredjipa tandis que les habitants attendent avec anxiété le retour au calme dans cette région minière cruciale pour l’économie du Nord-Kivu. La détermination des forces coalisées à protéger les centres urbains contre les infiltrations ADF sera-t-elle suffisante pour rétablir une sécurité durable ?
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
